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Pourquoi la présidente pro-US menace Morales d'un mandat d'arrêt?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des policiers anti-émeutes lors d'une manifestation de sympathisants de l'ancien président Evo Morales, le 15 novembre 2019 à Sacaba (Bolivie). ©AFP/Archives

Depuis que le Bolivarien Morales a atterri en Argentine, Américains et Israéliens n'ont pas de répit. Il leur semble qu'il y a quelque chose de nouveau qui s'est produit, quelque chose qui risque d'échapper à tout instant au contrôle. En Argentine, pays qui s'apprête à dé-blackliser le Hezbollah et où Evo a placé son QG, la dirigeante par intérim pro-occidentale, Jeanine Anez, vient donc de manifester sous sa forme la plus amateur cette crainte , en menaçant d’arrêter l’ancien président. 

Anez, s'exprimant samedi lors d’une cérémonie militaire près de la frontière bolivienne avec l'Argentine, lieu hautement symbolique, a déclaré qu'un mandat d'arrêt serait émis contre Morales "dans les prochains jours". Façon évidemment d'intimider voire de dissuader l'intéressé de piloter à quelques centaines de kilomètres de la Bolivie, ce qui devrait être une lutte "indigène" contre l'impérialisme américain. Aussi Anez a-t-elle menacé que si Morales voulait retourner en Bolivie, « il sait qu'il devra fournir des réponses au pays, car il a des comptes à rendre à la justice, il devra donc faire face aux conséquences » : « Dans les prochains jours sera émis un mandat d'arrêt (contre l'ex-président socialiste) car nous avons effectué les démarches appropriées », a déclaré Anez, ajoutant que Morales ferait l'objet d'une enquête pour des crimes présumés de sédition et de terrorisme.

Le problème est que la rue bolivienne, doublement soumise à la censure des médias mainstream et la répression armée avec la bénédiction des brigades de la mort made in Mossad n'entend pas la soi-disant présidente de cette oreille. Morales jouit d'une large base populaire à la fois dans son pays et en Amérique latine, ce qui lui donne une nette avancée sur ses adversaires. La semaine dernière, l'ancien président bolivien s'est rendu en Argentine, où le nouveau gouvernement de gauche du président Alberto Fernandez lui a donné refuge. Depuis donc ce nouveau QG, l'intéressé a commencé à éclaircir sa stratégie de face-à-face : il a dénoncé les commandants des Forces Armées de son pays "d’honorer les conspirateurs du coup d’État qui ont participé à la répression et au massacre des manifestants" et il a aussitôt ajouté que « heureusement, ce ne sont pas tous les militaires" . Pour les analystes il y a là une première ouverture sur une importante frange de l'armée qui lui reste fidèle sans qu'elle ose l'annoncer publiquement. 

"Certains commandants des FFAA (Forces Armées de Bolivie) qui ont juré de défendre leur patrie et leur constitution honorent aujourd’hui les putschistes qui ont massacré des gens humbles à Sacaba, Senkata et ailleurs en Bolivie sous prétexte de restaurer la démocratie".  

Cette une déclaration bien significative dans cette nouvelle configuration anti-putschiste qui est en train de se mettre en place: Le ministère argentin des Affaires Étrangères a d'ailleurs confirmé qu’il avait accordé l’asile à cinq membres du gouvernement d’Evo Morales, de quoi bien étoffer ce QG anti-US. Mais l'Argentine n'est pas la seule partie à être de la partie. Le président cubain Miguel Diaz-Canel a défendu samedi que le renforcement de l’ALBA lors de l’ouverture du 18ème sommet de l’organisation, tenu à La Havane, est une priorité. La ZLEA comprend Antigua-et-Barbuda, Cuba, la Dominique, la Grenade, le Nicaragua, Saint-Kitts-et-Nevis, Saint-Vincent-et-les Grenadines, le Suriname et le Venezuela, une belle brochette de pays qui pourraient bien contrebalancer les projets américains : "La situation régionale actuelle et les perspectives d’alliance dans la conjoncture actuelle seront les points centraux sur lesquels nous discuterons", a déclaré le président cubain, laissant croire que la Bolivie qui faisait partie du groupe, mais qu'elle a quitté après la destitution d’Evo Morales, n'est pas absente des débats, loin s'en faut. ... Une Alliance de guerre se forme sous le nez des Américains trop imbus de leur "stratégie désuète de chaos". 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV