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Le Chicken game perdu d'avance d'Israël face à la Résistance ...

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le missile C-802 du Hezbollah libanais. ©Harbi Press

Israël veut donc sa guéguerre : le parvenu Naftali Bennett, trop remonté dans ses nouveaux habits de ministre de la Guerre et tout à son deal de faire réélire sur les ruines d'Israël, le finissant Netanyahu, a prétendu dimanche que la Syrie serait "le Vietnam" de l'Iran et qu'il dévasterait tout ce qui porte la marque iranienne au Levant. À Bennett, aucun membre de son entourage n'a voulu rappeler que la comparaison n'est pas raison et qu'au Vietnam la partie qui s'est enlisée fut celle qui s'est battue contre l'État. Mais bon nombre d'Israéliens, ce genre de vantardise ne surprend point. Une petite salve de 400 missiles tirée par le Jihad islamique de la Palestine a suffi début novembre à exposer sous l’œil ahuri du monde entier comment la fameuse DCA multicouche d'Israël fait flop en quelques heures. Samedi encore, quelques heures avant que Bennett sorte sa ridicule menace, les avions sionistes, à la chasse des positions de la Résistance à Gaza, ont fait une nouvelle découverte, celle-ci est désormais dotée d'une DCA. Mais quelle mouche a piqué le couple Bennett-Netanyahu pour faire un si fatidique pari ?

Israël croit-il réellement être en mesure de dissocier l'Iran et la Syrie à coup de quelques bombes et roquettes lancées de temps à autre et au gré de la situation contre Abou Kamal ? Dans un article publié dans les colonnes de Israel Hayoum, le général de réserve Gershon Hacohen chercheur au Centre Begin-Sadat d'études stratégiques de Tel-Aviv, reproche à Bennett d'avoir confondu "la stratégie avec la tactique" et faire des "frappes contre les objectifs iraniens en Syrie" un objectif à long terme, alors qu’Israël "a besoin à ce que sa stratégie au Moyen-Orient" ait des contours qui aille au-delà du "conjoncturel". Car tout compte fait, " l'Iran s'est profondément enraciné en Syrie" et que les frappes aux missiles ou à la bombe "ne le feront pas reculer". " Le Chicken game que Bennett a ouvert contre l'Iran veut prouver "l'audace stratégique israélienne", mais il n'est qu'une simple tactique propre à 's'ouvrir sur les développes "inattendus" que "le ministre de la Défense ne semble pas tenir en compte". 

" Qu'on ne se trompe pas : les évolutions en Irak, au Liban n'ont en rien entamé les capacités militaires des ennemis d'Israël" et agir comme le fait Bennett ne ferait qu'ouvrir irrémédiablement la boite de Pandor. Car pour ce qui est de l'armée israélienne qui va de manœuvre en manœuvre tantôt à Chypre tantôt à Nevada et ailleurs, Israël n'est pas à même à faire face à une guerre "totale". 

Pour le seul front Nord, un haut officier de l’armée israélienne qui a préféré garder l'anonymat a fait samedi 7 décembre, son petit calcul dans les colonnes de Yediot Aharonot : « Il y a trente ans, le Hezbollah ne comptait que 2 000 combattants alors qu’aujourd’hui, il dispose de 30 000 forces sans compter ses 15 000 réservistes. À cela s’ajoutent environ 35 000 à 40 000 forces commandos qui sont en Syrie et qui viendraient en aide au Hezbollah lors de toute future guerre éventuelle avec Israël. Côté armements, notre Armée de l'air connaîtra de fortes restrictions, car le Hezbollah a effectivement dans son arsenal des "kit de précision". Il est difficile aussi de se passer des drones du mouvement, de combat et de reconnaissance», dit le général visiblement mieux au fait du b.a.-ba de la guerre que l'individu Bennett. "Aller larguer des bombes dans le désert syro-irakien et prétendre ensuite qu'on a détruit la force Qods, c'est un peu limite quand on connaît sur le terrain la vraie force de nuisance de l'ennemi", a-t-il ajouté. 

Pour le reste, les médias israéliens ont annoncé, dimanche, une grande manœuvre militaire à Chypre dans le cadre d’une simulation de guerre avec le Hezbollah, « un exercice militaire qui s’est déroulé sur le territoire chypriote dans une région semblable au sud du Liban et des scènes comme assaut, prise des fronts et positions, évacuation ou traitement des blessés, ont été jouées dans une simulation de guerre avec le Hezbollah ». Ces médias n'ont évidemment pas retiré des archives les images des frontières israélo-libanaises "désertes" qui datent du mois de septembre quand Israël attendait mort dans l’âme, la riposte du Hezbollah à sa frappe du 25 août contre le sud de la Syrie. En Israël, les plus réalistes croient que ces manœuvres sont une question d'acter du temps et  s'accorder des rallonges budgétaires. Quant au dernier tir de missile israélien supposément "nucléaire" contre l'Iran, il convient de bien mettre les points sur les i : 

"Les missiles Jericho 4 d'une portée de 1500 km" qui devraient s'abattre sur Téhéran ont fait flop, les S-400 russes les ayant interceptés. Ce que feraient parfaitement les batteries Bavar 373, déployés selon certaines sources à Homs, si Israël commettait le moindre faux pas. Le général Hacohen a raison : la stratégie veut dire se donner de quoi mettre au pas l'ennemi chez lui, et c'est cela dont l'axe de la Résistance est capable.  

Le journal israélien Maariv a évoqué, se référant à Amos Gilad, ancien haut responsable du ministère israélien des Affaires militaires, des rapports remis par l’armée israélienne au cabinet sécuritaire au sujet des événements qui se produiraient lors d’une future guerre sur le font Nord (Gaza, NDLR) : l’évacuation de centaines de milliers d’Israéliens, manque en électricité et tir de centaines de missiles par jour.

Gilad qui juge très sérieuse la menace que représente le front Nord, a mis en garde contre le jour où Israël se verrait engagé dans une guerre avec la Résistance palestinienne à Gaza : « Les missiles de la résistance sont pointés vers Israël et surtout sur Tel-Aviv. Il faut que l’armée et les instances sécuritaires soient en pleine disponibilité. »

Il est vrai qu’Israël craint la guerre avec la Résistance, transformée en un défi majeur pour ce régime. Et malgré toutes leurs campagnes au sujet de l’équipement de leur Force terrestre qui se serait dotée de nouvelles armes, la réalité est que cette force n’a, en fait, rien à montrer sur les champs de bataille.

Tel-Aviv s’est, plutôt, focalisé sur sa force de l’air et pourtant il doute de la capacité de ses systèmes de défense aérienne pour contrer les attaques de la Résistance.

Le régime sioniste s’efforce de faire croire à sa « suprématie militaire », via des exercices et des manœuvres militaires, mais est-ce que des armes sophistiquées peuvent remplir le manque de soldats braves et moralement forts ?

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SOURCE: FRENCH PRESS TV