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Israël: la France ira jusqu'à blacklister le Hezbollah?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un drapeau du Hezbollah libanais flotte à la frontière entre Israël et le Liban. ©AFP

Les signaux se multiplient : depuis que la France d'Emmanuel Macron a affirmé haut et fort son soutien aux frappes anti-syriennes d'Israël, en allant jusqu'à affirmer qu'elle se sent "indéfectiblement engagée" envers "la sécurité" israélienne, aucun jour ne passe sans que cette France là ne se rapproche un peu plus de l'entité sioniste. Un jour on fait éloge de l'organisation criminelle qu'est le Mossad à travers un pseudo documentaire diffusé sur la chaîne publique, l'autre jour on menace l'axe de la Résistance à commencer  par l'Iran d'un retour des sanctions onusiennes.

Alors que dimanche 1er décembre, les sources arabes faisaient état d'une mise en garde lancée par la France à l'Etat libanais comme quoi "si Hariri n'est restitué dans ses fonctions de Premier ministre libanais, ce sera le coup d'Etat militaire et l'arrivée des généraux au pouvoir", ces mêmes sources font état aujourd'hui d'une autre démarche anti-Résistance qui se déroule sous la supervision française et sans doute à l'instigation de Paris. Et pourtant la France a tout intérêt à préserver ses relations avec le Hezbollah qui a prouvé qu'il est ouvert envers l'Europe, un continuent dont le poids au Moyen-Orient est sans cesse contrecarré par "Big Brother" américain. Ce n'est pas un secret, la présence de Total dans les projets gaziers offshore libanais inquiète les Américains mais aussi les Israéliens. Alors pourquoi cette tendance à diaboliser le Hezbollah dans les écoles françaises au Liban? Visiblement la politique étrangère française se décide à Tel-Aviv et non pas à Paris. 

Selon Al-Manar, dans certaines écoles libanaises se référant à des livres français, on apprend aux élèves que le Hamas et le Hezbollah sont des mouvements "terroristes" au même titre que "Daech". 

La chaîne Al-Manar a déclaré avoir obtenu un exemplaire d’un livre de géographie, enseigné dans certaines écoles libanaises de langue française et contenant de la désinformation sur le Hezbollah et le Hamas. L’ouvrage en question, abordant la géographie politique en Asie de l’Ouest, est basé sur des sources françaises et utilisée dans les écoles dont les méthodes d’enseignement se conforment à celles des établissements scolaires français. Dans ce manuel, le mouvement de la Résistance libanais (Hezbollah) et le mouvement de la Résistance palestinienne (Hamas) sont classés au rang du groupuscule terroriste de Daech.  

« Dans certaines écoles, il y a aussi des livres sur l'histoire basés sur des sources françaises, dans lesquels les Libanais sont poussés à ressentir de la sympathie envers les Sionistes concernant certains événements historiques. », dit la chaîne qui ajoute "Le Liban a été  sous la tutelle française de 1923 à 1946 et la France est toujours enclin à suivre sa politique colonialiste dans le pays du Cèdre et cette tendance semble exacerbée depuis un certain temps à l'Elysée. En effet, depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, Washington et Tel-Aviv se sont largement resserrés les coudes et poussent les chancelleries européennes à blacklister le Hezbollah. Cette tendance s'est traduite cette semaine par une information largement repris par les médias israéliens et Speigel comme quoi l'Allemagne s'apprêterait à inclure le nom de la Résistance libanaise sur la liste noire, information démentie par la suite par le ministère allemand de l'Intérieur. Face à ce démenti allemand, il y a par contre ce rapprochement de plus en plus perceptible entre une France qui défend désormais et très ouvertement les frappes aériennes israéliennes contre les cibles de la Résistance en Syrie et qui va jusqu'à menacer de coup d'Etat militaire le Hezbollah et un Israël qui semble littéralement abandonné par les Américains sur la scène géopolitique moyen orientale. La France cherche-elle à jouer le rôle des Américains envers le Hezbollah?, estime un observateur à Téhéran qui ajoute :"  Si oui, le gouvernement Macron commet là une erreur historique qui pourrait s'avérer bien trop chère". 
 

"Bien que la France voie toujours en le Liban et la Syrie ses vieilles terres coloniales et qu’elle tente de s’immiscer comme par le passé dans les affaires intérieures libanaises, la Résistance, par la voix du secrétaire général adjoint du Hezbollah, le Cheikh Naïm Qassem, a donné une réponse cuisante aux menaces du gouvernement français. Dans son discours de samedi dernier, l’homme n°2 du Hezbollah a déclaré à l’adresse de l’ « axe atlantiste » et de la France :« Les parties étrangères ont bien réalisé qu’elles ne peuvent pas imposer leur options au Liban. […] C’est aux parties internes de prendre la décision finale. ». La diplomatie française a tout intérêt à revoir au plus vite sa copie, ajoute l'observateur. 

Sur le terrain, le chef du Conseil politique du Hezbollah,Seyyed Ibrahim Amin al-Seyyed, a rejeté à mots à peine couverts ce premier décembre les ingérences franco-américaines :  la formation d’un gouvernement technocrate au Liban en l’absence des partis politiques n'est pas une bonne idée. Car la priorité était de mettre sur pied un gouvernement puissant qui soit en mesure de protéger le pays, l’empêcher de s’effondrer et régler les crises. Et sans l'appui des partis politiques une telle perspective ne saurait se réaliser. Tout gouvernement technocrate qui serait formé en l’absence de politiciens ou tout gouvernement provisoire ("de six mois") serait voué à l’échec et ferait basculer le pays vers l’effondrement". 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV