TV

"La France a menacé l'État libanais d'un coup d'Etat militaire" (Al-Anba )

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Armée libanaise. (Archives)

Au Liban, les choses ne vont pas du tout dans le sens souhaité par l'axe atlantiste : en effet, la rue libanaise en dépit de très fortes pressions économiques et financières et de multiples tentatives de militarisation des manifs ne veut pas du tout d'une «politisation» de ses revendications sociales et économiques, ce dimanche des manifestants ayant même descendu dans la rue, les fleurs en main. Comme le disait il y a quelques jours l'ex ambassadeur US au Liban, Jeffry Feltman, la totalité de la dette extérieure du Liban (environ 35 milliards de dollars) est en phase avec les estimations de ce que l’Arabie saoudite dépense chaque année dans sa guerre au Yémen (entre 25 et 40 milliards de dollars).

Donc la somme n'est pas si colossale que cela mais le camp atlantiste refuse de la lui octroyer. Pourquoi? Car l’aide financière régionale et internationale au Liban sera injectée dans un seul but : déclencher une guerre civile dans l’espoir de vaincre le Hezbollah à long terme. Cela pourrait d'ailleurs sauver Israël d’une crise politique sans précédent, en provoquant une guerre contre le Liban plutôt qu’une guerre interne entre Israéliens, comme cela semble possible après deux tentatives infructueuses de formation d’un gouvernement. D'où sans doute cette mise en garde lancée par Paris au Liban, un Paris qui affirmait il y a quelques jours « être indéfectiblement engagé envers la sécurité d'Israël ». 

Le journal koweïtien Al-Anba citant des sources bien informées a écrit que Paris avait recommandé à la présidence libanaise de charger le Premier ministre par intérim Saad Hariri de former le nouveau gouvernement, sinon « le gouvernement militaire sera la seule option possible ; car la situation au Liban n’est plus tolérable ».

Le journal a rappelé que « les États-Unis avaient imposé certaines conditions au Liban et chargé Paris de veiller à ce que leurs ordres soient respectés ».

Al-Anba a prétendu vendredi que le secrétaire général du Hezbollah libanais Seyyed Hassan Nasrallah avait reçu un message spécial de la part de la France sur la situation économique actuelle du pays, message comprenant des avertissements au sujet de l’économie libanaise et ses effets sur le Hezbollah et ses sympathisants. Cette information a été formellement démentie par le Hezbollah, n'empêche que la France agit parfaitement dans le cadre bien défini par l'Amérique de Trump et ce, en dépit de ses liens privilégiés avec le Liban. Mais Paris juge-t-il réellement possible au Liban un scénario à la soudanaise? 

Selon les observateurs politiques, c'est là une erreur de calcul de la part d'une France qui navigue de plus en plus à vue en termes de politiques moyen-orientales. La plupart des Libanais sont conscients de la situation délicate dans laquelle se trouve le pays d'où leur refus de jouer le jeu des Américains. La plupart des Libanais ont déjà senti au plus profond de leur chaire, les affres de la guerre civile. Maintenant, l'armée libanaise ira-t-elle comme le laisse entendre la France d'Emmanuel Macron, se mettre en face de la Résistance, quitte à prendre la direction de l'État?  

Le secrétaire général adjoint du Hezbollah Cheikh Naïm Qassem semble y avoir porté sa réponse lors d’un discours ce samedi que « les parties étrangères ont bien réalisé qu’elles ne peuvent pas imposer leur option au Liban » et que « c’est aux parties intérieures de prendre la décision finale ».

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV