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Une délégation kurde se rend en Arabie saoudite pour discuter des "menaces iraniennes"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des miliciens des Forces démocratiques syriennes (FDS) à côté de leur drapeau, dans le village de Baghouz dans la province de Deir ez-Zor, le 24 mars 2019. ©AFP

Après la visite du président turc au Qatar, c’est au tour d’une délégation de Kurdes syriens de se rendre en Arabie saoudite.

Les sources d’information, proches des Forces démocratiques syriennes (FDS), ont annoncé, mardi 26 novembre, la visite d’une délégation militaire et politique des Kurdes de Syrie en Arabie saoudite.

Les sources ont confié au site web Al-Araby Al-Jadeed que la délégation kurde était arrivée, hier, lundi 25 novembre, au Kurdistan irakien pour préparer sa visite en Arabie saoudite où elle allait s’entretenir avec des responsables saoudiens de la « situation dans la région » et des « menaces iraniennes ».

Qassan Youssef, chef du Conseil de Deir ez-Zor, lié aux FDS, figure parmi les membres de cette délégation dont on n’a pas une liste exhaustive des participants.

Selon certaines sources, « la délégation des Kurdes syriens quittera le Kurdistan irakien pour se rendre en Jordanie avant d’arriver en Arabie saoudite. On ne sait pas encore si la délégation aura des rencontres ou des réunions à Amman aussi ».

La visite des Kurdes de Syrie en Arabie saoudite pourrait être très significative dans la conjoncture que vit actuellement le Moyen-Orient. Voici des événements à rappeler qui révèlent le soutien de Riyad aux Kurdes syriens depuis 2018 :

En août 2018, Riyad a octroyé une aide de 100 millions de dollars aux miliciens kurdes de Syrie, la somme la plus importante jamais consacrée à une région libérée du joug de Daech, selon l’agence de presse officielle de l’Arabie saoudite, SPA.

Le 12 juin 2019, le ministre délégué saoudien pour le golfe Persique, Thamer al-Sabhan, s’est rendu dans la province de Deir ez-Zor, à l’est de la Syrie, où il a rencontré des commandants kurdes et des chefs de tribus arabes. Thamer al-Sabhan était accompagné du sous-secrétaire d’État américain Joel Robin et de l’ancien ambassadeur des États-Unis à Bahreïn William Robak.

Lors de cette visite, Thamer al-Sabhan a déclaré aux chefs de tribu que l’Arabie saoudite les soutiendrait en créant des emplois, en reconstruisant leurs villages, en dédommageant les personnes touchées par la guerre et en les faisant participer à la gestion de la région, au cas où ces tribus cesseraient de se battre contre les Kurdes et qu’ils rompraient leurs liens avec la Turquie et le Qatar.

Riyad joue sa dernière carte

En effet, puisque la plupart des groupes armés à la solde de l’Arabie saoudite ont été éradiqués ou fortement affaiblis, Riyad cherche de nouveaux alliés dans le nord et l’est de la Syrie.

La guerre, déclenchée il y a sept ans contre la Syrie, n’a rien apporté aux Saoudiens sauf que la plupart des pays s’intéressent, actuellement, à reprendre leurs relations diplomatiques avec Damas. Là, sautent aux yeux les noms de Bahreïn et des Émirats arabes unis qui emboîtent souvent le pas aux politiques extérieures de Riyad.

Une autre mauvaise nouvelle pour l’Arabie saoudite ; la Turquie étend son influence dans le nord de la Syrie et les Saoudiens n’ont ainsi plus de zone d’influence en Syrie. Encore un autre cauchemar, l’Iran renforce son influence en Syrie ! Ce qui explique pourquoi les Kurdes syriens entendent discuter des « menaces iraniennes » avec les responsables saoudiens.

L’établissement de rapports de force au détriment de la Turquie et la réclamation d’une « part » dans la crise syrienne pourraient être les deux objectifs ayant poussée Riyad à accueillir la délégation kurde.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV