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Assassinat ciblé: ce qu'a raté Israël

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un combattant palestinien marche près de l'appartement de Baha Abou al-Ata, haut commandant du groupe Jihad islamique, après la frappe israélienne visant ce dernier, à Gaza, le 12 novembre 2019. ©Reuters

L'armée israélienne a renoué avec sa politique d'assassinats ciblés des chefs de la Résistance palestinienne, tuant le commandant du Jihad islamique Baha Abou al-Atta et son épouse lors d’une frappe à Gaza, mardi 12 novembre. Et encore une fois, le régime israélien cherche à trouver un accord avec la Résistance et réduire l'intensité de la colère des Palestiniens, selon Rai al-Youm.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui fait face à un double défi – d’un côté engagé dans une lutte pour sa survie politique et de l’autre poursuivi par la Justice pour abus de confiance, corruption et malversation dans trois affaires différentes – ne semble pas être lassé de défrayer la chronique en lançant une nouvelle vague d’attentats.

Le bombardement de l'appartement de ce chef militaire du Jihad islamique, situé dans la banlieue de la ville de Gaza, est une première depuis l’attentat en 2012 contre Ahmad Jabari, responsable des Brigades Ezzedine Al-Qassam, branche armée du Hamas, accompagné de son assistant, Mohammed Hams, qui avait conduit à une bataille qui a duré huit jours. 

L'opération a été revendiquée par l'armée israélienne et le Shin Bet, les services de sécurité intérieure israéliens. Rai al-Youm rapporte que la politique d'assassinat du régime israélien fait partie de ses stratégies qui ne risquent pas de changer. Une réduction temporaire des opérations ciblées ne signifie donc pas que le régime sioniste y a renoncé. Cette politique est à considérer comme une arme dégainée en temps voulu et les Palestiniens doivent comprendre que le régime d’occupation ne se soucie pas de l’image que lui associent les médias occidentaux.

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Le moment où l'assassinat de Baha Abou al-Atta n’est pas insignifiant: Netanyahu a décidé de poursuivre la « politique de la fuite en avant » et de retrouver sa popularité perdue en sacrifiant le peuple de Gaza, et de former ainsi à nouveau un cabinet d'extrême droite et extrémiste.

Aux élections du 17 septembre, la défaite a été de taille pour Benjamin Netanyahu qui a annoncé avoir rendu son mandat au président du régime d'Israël, Reuven Rivlin. Pourtant, le Premier ministre sortant pense toujours pouvoir jouer sa survie. En réalité, Netanyahu, qui mise sur un échec de son rival, Benny Gantz, chef du rassemblement centriste Bleu-blanc et ancien chef d'état-major de l'armée (Tsahal), a déjà entamé sa campagne pour une troisième élection. Face à la justice, sa stratégie est de rester en place le plus longtemps possible et de pouvoir se servir de sa fonction comme d'un levier politique.

L'assassinat d'Abou al-Atta s’inscrit donc dans cette stratégie politique. Benny Gantz ne disposerait que de peu de temps pour former un cabinet et Netanyahu souhaite le contraindre à la démission. En cas d’échec, la responsabilité de la formation d’un cabinet sera léguée au président Rivlin qui annoncera une troisième élection en février.

Après la mort d'un haut commandant du Jihad islamique, l'organisation a annoncé être en « alerte maximale », promettant un barrage de roquettes sur le sud d'Israël dans des villes entourant Gaza et à Tel-Aviv. Les sirènes d'alarme ont été donc activées dans de nombreuses villes israéliennes à proximité de la bande de Gaza jusque dans la métropole économique Tel-Aviv, où les écoles et les universités ont été fermées en raison des tirs.

Cette escalade des tensions annonce l’éclatement d'une guerre qui risque de durer longtemps. Et si comme par le passé, les parties comme l’Égypte refusaient de jouer le rôle de médiateur ? Il faudra s’attendre à une guerre d’usure, estime Rai al-Youm qui ajoute que dans les heures qui suivent, le régime de Tel-Aviv devrait essayer d’apaiser la colère des Palestiniens pour ne pas ajouter une autre défaite à la liste de ses débâcles face à la Résistance. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV