TV

Manœuvre à Tel-Aviv, hausse de budget militaire, de quoi a peur Israël?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des soldats courant vers un hélicoptère pendant un exercice de l'armée israélienne simulent une guerre contre la Résistance libanaise, dans le nord des territoires occupés, en septembre 2017. ©Reuters

Alors que la presse israélienne reproche désormais au PM Netanyahu d'avoir rompu avec une longue tradition israélienne laquelle consistait à "frapper l'ennemi sans le revendiquer" et ce, parce qu'une telle attitude expose directement Israël à la riposte de "l'Iran et de ses alliés qui nous encerclent", le régime de Tel-Aviv, secoué par le lâchage US des Kurdes, se cherchent une nouvelle stratégie militaire qui se veut "indépendante".

Le dévoilement du "kit balistique iranien", "Labeyk-1" a marqué sans doute un tournant. Ce dispositif qui permet que toutes les composantes de l'axe de la Résistance d'avoir, les drones aidant, "une armée de l'air à bas coûts et parfaitement capables de fonctionner". Les répliques du séisme que fut la frappe au drone d'Ansarallah yéménite contre Aramco n'ont pas fini de se faire sentir. Les Américains qui semblent avoir bien compris l'ampleur des dégâts déguerpissent en abandonnant en cours de route des Saoudiens qui se tournent vers la Russie mais aussi et surtout Israël. 

En Israël, l'armée en est toujours à rechercher la voix à suivre. Mardi 15 octobre, elle a organisé une manœuvre militaire dans la région de Tel-Aviv, signe qu'elle est sûre que ce cœur stratégique du régime israélien est désormais largement en ligne de mire, non seulement par le Hezbollah mais aussi par la Résistance palestinienne dont les missiles atteignent une portée de plus de 400 kilomètres, à en juger la dernière  escalade Israël/Gaza en novembre. En dépit du déficit budgétaire qui s'est creusé  en septembre dernier, l’armée israélienne réclame donc des sommes colossales pour l'exercice budgétaire 2020. Pourquoi? Israël est sûr qu'il va être lâché, pire, qu'il va être "contré" par son mentor. 

La manœuvre surprise s’est déroulée à la base de Rabin, situé dans le quartier de Kirya au centre de Tel-Aviv. Dans le cadre de l’exercice, les forces de sécurité et des véhicules blindés et de forts explosions étaient toutes au rendez-vous, les Israéliens devant apprendre comment vivre sous les pluies de missiles. Le porte-parole de l'armée a déclaré que la manœuvre se déroulerait dans le cadre du programme de l’année 2019 du ministère israélien des Affaires militaires et se poursuivrait jusqu'à midi de ce mardi 15 octobre.

Mais est-ce suffisant dans le contexte actuel? Alors que la "suprématie aérienne" d'Israël n'est plus à la faveur des systèmes de DCA puissantes iraniens et russes qui se multiplient à travers la région, l’armée israélienne demande cinq milliards de dollars de plus après que le cabinet de sécurité israélien a approuvé la semaine dernière l’allocation de 95 millions de dollars au "plan de sécurité spécial "du régime.

Jugeant la mesure nécessaire pour "s'assurer la victoire" lors des prochaines guerres, l’armée israélienne argue que les récentes évolutions régionales sur différents fronts impliquent de nouvelles manières de préparation, ont rapporté certaines sources au sein de la Knesset.

Les sources ont ajouté que l’augmentation est nécessaire pour "l’achat d'armes neuves et sophistiquées" ainsi que pour "financer des séances d’entrainement intensives". C'est tout ce que les stratèges militaires israéliens ont trouvé pour faire face au chamboulement des rapports de forces sur le plan extérieur. Et sur le front intérieur? Le service de sécurité intérieur israélien appelle lui aussi, à son tour, à une augmentation de 11,5 milliards de dollars répartis sur les dix prochaines années, sinon une augmentation annuelle d’environ un milliard de dollar de sorte à obtenir en 2020 une première somme de cinq millions de dollars. Là aussi, la méthode ne changera pas et elle ne consiste qu'à tuer, liquider, emprisonner les palestinienne de la Cisjordanie et à maintenir la tension contre Gaza alors que la Cisjordanie et Gaza sont désormais un front "armé" uni contre Israël. 

Le ministre israélien des Finances a conditionné en plus le versement de ces fonds à la prise des "mesures qui réduiraient les coûts mais amélioreraient la performance de l’armée". Et quelles sont ces mesures? "L’arrêt des plans coûteux et inutiles et la diminution de la durée du service militaire des garçons". Étranges mesures qui à l'heure d'une nécessaire changement de stratégie militaire, prévoit de réduire la taille des forces actives. 

Contrairement au plan quinquennal antécédent, l’armée israélienne a cette fois-ci appelé à un plan de dix ans sur fond d'une idée qui se répète sans cesse sans qu'elle risque d'avoir une suite : "l’idée de la signature d’un Pacte de Défense avec les États-Unis a provoqué un débat agité au sein de la classe politique, entre les militaires et les diplomates. L’idée ne fait pas l’unanimité et une grande partie ne souhaite pas dépendre totalement des États-Unis car une alliance de défense pourrait lier les mains de l'armée israélienne; Un pacte militaire ligotera Israël dans ses relations avec la Chine et la Russie alors que les États-Unis sont sur le point de quitter le Moyen-Orient et abandonner seul Tel-Aviv face à l'Iran et à ses alliés, note l’ancien Général de Brigade Yossi Kupervasser. Décidément l'annonce de la stratégie militaire alternative d'Israël n'est pas pour demain. 

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV