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Iran : la Macronie s'élimine de la cour des Grands...

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président français, Emmanuel Macron au sommet du G7. ©Reuters

Fin du spectacle parisien : la France qui se disait être prête à lancer INSTEX pour sauver l'accord de 2015 des griffes des États-Unis et de leurs sanctions, est y revenue, en annonçant mercredi 4 septembre, avoir lié ce mécanisme à la signature par l'Iran du GAFI. Group d'action financière, on le sait, est cet autre mécanisme qui traite invariablement tout groupe à tendance anti-américaine et anti-israélienne de terroristes et prône leur étouffement financier. Ce coup de théâtre parisien s'est produit presque simultanément à l'annonce par le Tresor US d'une nouvelle liste de sanctions anti-iraniennes visant quelques sociétés de navigation, des sociétés pétrolières et quelques tankers iraniens et tout ceci sur fond d'une prime de 15 milliards de dollars ( l'équivalent à cette ligne de crédit que la Macronie avait promis de lancer pour faciliter la vente du pétrole iranien! ) que l'Américain Hook, émissaire pour l'Iran de sa fonction, a promis à quiconque couperait l'action d'exportation du pétrole iranien qu'il attribue à la force Qods. À Téhéran, on est loin d'être surpris, le binôme Paris-Washington étant bien connu pour ses coups de la dernière minute. Mercredi tard dans la soirée, le président iranien accompagné des chefs de deux autres pouvoir que son législatif et judiciaire a donc annoncé le passage à la troisième étape de réduction des engagements nucléaires iraniens dès le vendredi 6 septembre. 

Le président iranien Hassan Rohani a ainsi souligné que Téhéran accélérera ses activités nucléaires puisque l'Europe n'est pas parvenue à trouver une solution aux sanctions anti-iraniennes. Rohani a qualifié la troisième étape de réduction des engagements nucléaires d'« étape la plus importante », ce qui fait penser à certains observateurs que l'Iran est presque sur le point de passer à un enrichissement de 20%. 

« L'organisation de l'énergie atomique [iranienne] reçoit l'ordre de prendre toute mesure nécessaire en matière de recherche et de développement et d'abandonner tous les engagements en place dans ce domaine », a déclaré M. Rohani.

 « L’Iran appliquera la troisième étape du plan de réduction des engagements d’ici vendredi. Et parallèlement, l’Agence internationale de l’énergie atomique devra répondre aux exigences du pays pour accélérer la recherche et le développement en matière de technologie nucléaire. Les actions de l'Iran s’appliqueront dans le cadre des règlements de l'AIEA, et un délai supplémentaire de 60 jours est fixé à l'Europe. À tout moment, si les Européens reviennent à leurs engagements, nous aussi, reviendrons aux nôtres. »

Hassan Rohani a déclaré que l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) allait « commencer immédiatement la recherche et le développement de tous les besoins techniques du pays et mettre de côté tous les engagements stipulés » dans l'accord de 2015: « L'Iran abandonnera tous les engagements en place en matière de recherche et de développement nucléaires, y compris le développement des centrifugeuses utilisées pour l'enrichissement d'uranium, comme prochaine étape de son plan de restriction des engagements dans le cadre de l'accord nucléaire de 2015... Nous assisterons à des travaux de recherche et développement sur différents types de centrifugeuses et tout ce qui est nécessaire pour enrichir l’uranium à un rythme plus rapide ». 

En juillet, l’Iran a dépassé le plafond imposé par le pacte pour ses stocks d'uranium faiblement enrichi, passant de 3,67% à 4,5%. Un enrichissement à 20% est-il attendu? Fort possible. Mais une chose est sûre : la France d'Emmanuel Macron vient de perdre une occasion historique : l'Iran a tendu une perche à la France et au-delà à l'Europe à qui les États-Unis nient le droit d'avoir une politique étrangère souveraine et des échanges économiques qui aillent dans leurs intérêts étatiques. Cette semaine, le ministre iranien des Affaires étrangères et son adjoint ont négocié des heures entières l'offre de Macron pour que l'Europe puisse à nouveau réintégré le dossier nucléaire après en avoir été éliminé par l'Amérique de Trump. 

Emmanuel Macron a ainsi lancé l'idée d'une ligne de crédit de 15 milliards de dollars pour compenser la perte de revenus pétroliers, mais n'a pas osé aller jusqu'au bout. En liant la formation d'INSTEX au Gafi, la France s'est volontairement éliminé de l'équation. Pour le reste, le président américain a une nouvelle fois humilié la France mercredi soir, en annonçant qu'il "n'avait pas besoin de médiation française ou nippone" pour négocier avec l'Iran. Il a rejeté par la même occasion "le plan français" et a refusé aussi les conditions de Téhéran pour l'amorce d'un dialogue USA/Iran à savoir la levée des sanctions et l'inclusion de l'Europe aux négociations! C'est ainsi que la France est reléguée encore au second plan pour cause de suivisme pro US. Ce faisant, elle perd une occasion historique pour éviter l'une des pires guerres qui soit.. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV