Les États-Unis cherchent à mettre un terme à la plus longue guerre d’usure de leur histoire, entamée en 2001, pour laquelle ils ont dépensé plus de 1 000 milliards de dollars. L’Iran, qui entretient des relations très anciennes avec l’Afghanistan, pourrait jouer un rôle important dans ce pays.
Depuis que le président américain, Donald Trump, a décidé de se retirer de la longue guerre d’usure en Afghanistan, Washington souhaite que l’Iran y intervienne en jouant son rôle dans la stabilisation de ce pays, a écrit Reuters.
Alors que Téhéran ne se montre pas intéressé par une négociation avec Washington, les autorités américaines cherchent par tous les moyens à trouver une solution pour sortir leur pays du bourbier afghan. Ils songent même à favoriser une intervention iranienne en vue de restaurer la sécurité dans ce pays.
« L’Afghanistan est un territoire commun aux Pachtounes et à d’autres groupes ethnolinguistiques que les pays de la région connaissent mieux que les États-Unis », a ajouté une source digne de foi citée par Reuters.
« Les États-Unis sont contraints de quitter la région, car ils ne comprennent pas les enjeux des parties en conflit en Afghanistan », a poursuivi cette source.
« D’autre part, l’Iran qui entretient des relations historiques avec l’Afghanistan, qui partage avec le peuple de ce pays des intérêts communs et qui a des antécédents de lutte contre Daech en Syrie et en Irak, est capable de contribuer activement à l’accélération du processus de paix en Afghanistan », a souligné cette source.
« Trump et Téhéran ont également un autre intérêt commun en Afghanistan, qui est le retrait des troupes américaines de ce pays », a-t-elle poursuivi ».
D’autre part, certains experts s’opposent à un dialogue direct entre les États-Unis et les talibans. Ils sont d’avis que Washington, en négociant avec ce groupe, lui a conféré une légitimité, d’autant plus que le déplacement à Tachkent, capitale ouzbèke, de la délégation des talibans et l’accueil officiel qui lui a été réservé ont suscité la protestation du gouvernement afghan, ajoute Reuters.
L’Iran dit que le processus de paix en Afghanistan est entre les mains de Kaboul.
« Si les États-Unis souhaitent avoir un partenariat avec l’Iran dans la région, ils devront revenir sur leur attitude vis-à-vis de ce pays. Les sanctions sont un obstacle à toute négociation directe », a déclaré une autre source à Reuters.
« Les intermédiaires étrangers ne seront pas en mesure de résoudre le problème afghan. Ce nœud ne pourra être desserré que par ce pays et ses voisins avec qui il partage des intérêts communs », a pour sa part déclaré l’ancien ambassadeur américain Ryan Crocker.