Le gouvernement vénézuélien a déclaré qu’un exercice militaire va se dérouler prochainement à la frontière colombienne avec pour but de contrer les éventuelles menaces venant de la Colombie ou de toute milice se trouvant sur les régions frontalières.
Quelque 3 500 soldats et policiers vénézuéliens ont été déployés jeudi à la frontière avec la Colombie pour lutter contre le trafic de drogue et la contrebande de carburant, a-t-on appris de source officielle.
Les deux pays partagent 2 200 km de frontière. Bogota a rompu ses relations avec Caracas en apportant son soutien au projet avorté de l'opposant pro-occidental Juan Guaido de provoquer le renversement du gouvernement Maduro.
Selon le communiqué du gouvernement vénézuélien, l’exercice va avoir lieu après les critiques sévères adressées par le président colombien Ivan Duque à Nicolas Maduro. Duque a appelé les pays de la région à prendre des mesures nécessaires « pour faire revenir la démocratie » au Venezuela.
Le président vénézuélien a réagi en déclarant que la Colombie constituait une menace militaire sérieuse pour le Venezuela, non seulement en raison des déclarations hostiles de son président, mais aussi pour le soutien militaire qu’elle reçoit de l’Amérique.
Selon la Radio Havana, Nicolas Maduro a annoncé, dimanche 11 août, devant une foule de partisans réunis à l’occasion de la Journée mondiale de la protestation contre l’Amérique que « le Venezuela est prêt pour résister aux États-Unis ».
Maduro a par ailleurs qualifié le chef de l’opposition, Juan Guaido, d’« ennemi du pays » en insistant sur le fait que le Venezuela n’avait pas peur des menaces impérialistes.
L’Amérique et un groupe d’alliés ont reconnu officiellement le chef de l’opposition vénézuélienne Juan Guaido, tout juste après que ce dernier s’est autoproclamé, il y a quelques mois, président par intérim du Venezuela. Ils ont même annoncé que les résultats de la présidentielle qui avait réélu Maduro étaient caducs.
Nicolas Maduro a rappelé dans son discours, hier soir, que les Vénézuéliens ne permettront à personne de les ridiculiser et qu’ils sont prêts aussi bien moralement que politiquement pour déployer leurs forces en faveur de la nation tout entière.
« La Maison-Blanche se sert du pouvoir économique du dollar et des banques américaines pour faire chanter le monde et imposer sa domination », a souligné Maduro.
Ces derniers jours, des milliers de Vénézuéliens ont pris part à un rassemblement à Caracas, la capitale du pays, pour condamner la nouvelle action américaine contre le gouvernement vénézuélien et soutenir Nicolas Maduro.
Les Vénézuéliens ont scandé des slogans condamnant l’intervention américaine avec des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Yankee rentrez chez vous ! » et « Ne vous ingérez pas dans les affaires du Venezuela ! » (« Yankees Get Home », « Don't Interfere in Venezuela Affairs »).