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Le brasier "Cachemire" propre à saper la dynamique de l'Est face à l'impérialisme US

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La police indienne s'affronte aux protestataires au Cachemire. ©AFP

Déjà au mois de mai, quand l'Inde et le Pakistan en sont venus militairement aux mains, les analystes y ont vu les traces des ingérences américano-israéliennes et une volonté de l'axe Tel-Aviv-Washington de pousser les deux parties à se guerroyer, ne serait-ce que pour booster le juteux marchés d'armements US/Israël dont l'Inde est l'un des principaux clients.

La décision inattendue du Parlement indien de révoquer plus de 7 décennies d'autonomie au Cachemire est probablement l’un des actes les plus irréfléchis jamais envisagés par un gouvernement indien. Il jette non seulement du kérosène sur un brasier brûlant mais accroît de 200% le risque d’une quatrième guerre dans le Sous-continent et donc une guerre nucléaire. Car cette crise provoque non seulement le Pakistan voisin mais aussi la Chine qui a déjà condamné la décision de la Nouvelle Delhi. Certes le PM Modi a voulu satisfaire la base ultra-nationaliste hindoue mais a occulté l’existence d’un puissant nationalisme Cachemiri, indépendamment de la rivalité stratégique et géopolitique entre l’Inde et le Pakistan. Quant à ce dernier, il vient d'expulser l'ambassadeur indien en poste à Islamabad, de réduire le niveau des coopérations diplomatiques et de suspendre des liens commerciaux avec l'Inde. Tout ceci n'augure rien de bon pour de grands projets asiatiques et eurasiatiques que l'Est devrait nourrir s'il entend réellement contrer l'impérialisme occidental. Depuis que l'Inde s'est porté candidat à investir dans le vaste projet de Tchabahr, ce port stratégique iranien au sud, Téhéran ne lésine sur aucun effort pour que ce projet qui devrait relier l'Inde à l'Asie centrale via l'Iran, se connecte à la route de soie, sino-pakistanaise. Le brasier cachemirie risque de remettre en cause ce vaste et anti-impérialiste projet. 

Aussi, lors d’un entretien téléphonique avec le commandant de l’armée pakistanaise, le général Qamar Javed Bajwa, le chef d’état-major des forces armées iraniennes a-il fait part de l’inquiétude de l’Iran et des autres pays musulmans quant aux récentes évolutions au Cachemire. L'Iran a déjà appelé les deux parties à la retenue. « Les options militaires dans cette région ne font que compliquer davantage la situation », a averti le général Mohammad Baqeri, chef d’état-major des forces armées iraniennes alors que le Pakistan menace de renvoyer le dossier au Conseil de sécurité à l'appui de Pékin. 

Le chef d’état-major des forces armées iraniennes, le général Baqeri. (Archives)

Les deux généraux ont abordé, lors de cet entretien téléphonique, la situation sécuritaire à la frontière entre l'Inde et le Pakistan ainsi que les évolutions régionales, notamment celle du Cachemire.

« Les parties devraient s'abstenir de toute décision hâtive au sujet du Cachemire et prendre en compte la volonté de la population », a déclaré le général Baqeri. 

« Nous espérons que grâce aux efforts politiques, les droits authentiques de la population musulmane cachemirie seront garantis et que les sentiments des nations musulmanes ne seront pas offensés », a ajouté le général iranien. Car tout compte fait, il semblerait que l'Inde s'est fait largement piéger par les parties qui cherchent non seulement à nuire aux liens indo-pakistanais mais qui font tout pour contrer le rapprochement Pékin-New Delhi. Ces parties-là s'efforcent pour que la puissance émergente indienne ait aussi son « Myanmar ».

Les propos du chef d'état-major des forces armées iraniennes font écho à ceux du président iranien qui tout en mettant en garde contre les répercussions d'une crise cachemirie, offre la médiation iranienne dans cette affaire. 

Le commandant de l'armée pakistanaise a de son côté exprimé sa gratitude à la République islamique d'Iran pour l'intérêt qu'elle porte à la situation des musulmans et à la sécurité des frontières communes entre l'Inde et le Pakistan. 

« Nous allons essayer de faire de la frontière des deux pays la frontière de la paix, de l'amitié et de la sérénité pour les peuples des deux pays et nous n'épargnerons aucun effort à cet égard », a assuré Qamar Javed Bajwa. Aux dernières nouvelles, l'Inde vient d'envoyer son ministre des A.E. à Pékin, histoire de tenter d'apaiser les tensions. En attendant, 70 cachemiris viennent d'être transférés dans des prisons de haute sécurité. Selon les observateurs politiques, la décision du Parlement indien de révoquer l'autonomie du Cachemire prise sans doute à l'instigation des alliés américain et israélien de New Delhi est propre à radicaliser la population cachemirie et à exposer l'Inde au risque d'une guerre civile. 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV