À la une de ce numéro de Zoom Afrique :
Immigration : 5 Maliens expulsés des États-Unis d’Amérique ;
Le Gabon publie son nouveau code des hydrocarbures ;
La Côte d’Ivoire dénonce l’arrestation de plus de 30 Ivoiriens en Tunisie ;
Ghana : un sculpteur commémore l’esclavage des Noirs.
À développer également dans cette édition :
Le rapport de la MINUSMA sur le massacre de Sobane Da au Mali
Au Mali, la MINUSMA n’a plus la cote. Les Maliens comprennent parfaitement que toutes ces entités droit-de-l’hommistes n’ont pour mission que de couvrir l’action militaire des puissances d’occupation. Ainsi la division des droits de l’homme de la MINUSMA, la mission dite de maintien de la paix des Nations unies, publie-t-elle son rapport d’enquête sur le massacre de Sobane Da, dans le centre du Mali, rapport truffé de contrevérités et qui cherche avant tout à décrire le centre du pays comme une région où les ethnies s’entre-tuent. Après avoir rappelé le drame du 9 juin dernier où des « hommes armés » s’en prenaient à ce village du cercle de Bandiagara, tuant au moins 35 personnes, dont 22 enfants de moins de 12 ans, le texte prétend à l’existence d’une spirale de violences intercommunautaires. Se basant sur des témoins parfaitement obscurs, la MINUSMA, qui est en réalité l’antenne onusienne des forces d’occupation de Barkhane et Cie, montre du doigt « de jeunes Peuls d’un village avoisinant appartenant à un groupe d’auto-défense » qui seraient à l’origine du massacre, jeunes contre qui de jeunes Dogons de Sobane Da, probablement membres d’une brigade de surveillance, auraient tenté de répliquer. Ce magnifique tissu de mensonges qu’est le rapport de la MINUSMA porte au grand jour tous les éléments qui inquiètent les forces d’occupation. Les groupes d’autodéfense qui mènent la vie dure à Barkhane et à ses complices américains et otaniens. L’unité des Maliens, qu’ils soient Peuls, Dogons et autres, semble toutefois leur priorité, ce qui leur a fait signer il y a deux jours un accord de réconciliation dans le Centre, l’immunisant contre toute tentative divisionniste étrangère. Le texte de la MINUSMA n’a pas honte non plus de blanchir totalement « les éléments extrémistes », entendre les éléments takfiristes qui agissent en effet au Mali à titre d’agents des Occidentaux. Voici le seul élément vrai du rapport cité par RFI : « Les enquêteurs des Nations unies excluent un mobile religieux à cette attaque, bien que l’église du village et des maisons marquées d’une croix aient été épargnées. » Qu’y a-t-il de révélateur dans ce dernier élément ? Les occupants français et occidentaux ont fort peur du facteur religieux propre à la société malienne. Une société imprégnée de foi et où ce facteur a déjà mobilisé la foule contre l’occupation
Comment restituer la souveraineté dans le ciel africain ?
Depuis le crash d’un Boeing 737 d’Ethiopian Airlines au mois d’avril et le coup porté au crédit de cette compagnie, l’une des plus rentables de toute Afrique, certains milieux ne cessent de penser à la souveraineté aérienne des pays africains. Les commentateurs ont vu dans le crash du Boeing une certaine mauvaise volonté d’empêcher une compagnie de ligne africaine d’être la première sur le continent. Il y a du vrai dans cette analyse puisqu’à y regarder de plus près, le ciel africain est sous contrôle des puissances occidentales qui empêchant les entreprises africaines de fleurir et continue à y imposer leur loi. Mais peut-on changer la donne ?
Une alliance permet d’avoir une structure de réseau de partage de coûts entre les compagnies membres et leur permet de travailler en synergie en ce qui concerne l’aspect coût dans des domaines comme les acquisitions conjointes ou les économies au niveau d’installations communes.
Il existe d’autres formes de collaboration et de partage de ressources entre les compagnies aériennes africaines, sur lesquelles l’AFRAA s’est penchée. Ces initiatives englobent la coordination de l’utilisation des centres de formation et des formateurs expérimentés sur le continent, le partage des installations d’entretien et la mise en commun des ressources. Non seulement ces formes de collaboration assureront la survie des compagnies aériennes, mais elles permettront également la viabilité et la durabilité du transport aérien.
Si les transporteurs de la région devaient se focaliser sur la coopération commerciale en tant que domaine clé de développement, cela permettrait à davantage de personnes de voyager par avion en raison de tarifs moins élevés, des fréquences accrues sur les routes existantes et de la croissance du trafic sur de nouvelles routes. Tous ces éléments marqueront la fin des itinéraires peu pratiques qui impliquent des connexions de vols même sur de courtes distances au sein de la région.
La nécessité de renforcer la collaboration pour une croissance accélérée constitue un des domaines clés sur lesquels l’accent a été mis lors de la 8e Convention des parties prenantes du secteur du transport aérien qui a eu lieu récemment à Maurice en mai 2019 et qui avait réuni plus de 300 délégués d’Afrique et du monde entier.
L’engagement sans faille dans des collaborations avantageuses pour tous permettra au secteur du transport aérien en Afrique de répondre à la demande future qu’on estime devoir doubler dans les 20 prochaines années.
Sur la base des résultats impressionnants observés en comparaison avec d’autres régions du monde, il est évident qu’un niveau d’engagement élevé vis-à-vis d’approches de collaboration produira le type de marché du transport aérien qui sera profitable aux compagnies aériennes, aux passagers et aux économies locales.
Congo : ce beau rêve américain !
Le 8 août, M. Afrique de l’administration Trump a évoqué au micro du RFI ses plans pour les pays de l’Afrique de l’Ouest. Nagy, qui se trouve en Côte d’Ivoire pour vendre l’AGOA, ce projet typiquement yankee de domination du marché africain qui s’avère une grosse imposture (se référer à Zoom Afrique du 7 août), s’est exprimé sur l’action du président Tshisekedi. Il a dit que les USA ne sont pas inquiets de la présence des proches de Kabila sur la scène politique : « Absolument pas ! Nous savons que le président Tshisekedi évolue dans un cadre constitutionnel très restreint qui lui laisse une marge de manœuvre limitée », a-t-il dit suggérant que les USA s’apprêteraient, au besoin, de s’en prendre à la Constitution congolaise. Il n’a pas hésité à demander en termes à peine voilés « la renégociation de la Constitution » en allant jusqu’à dire : « Donc il doit y avoir des négociations. Le président peut bloquer des nominations pour l’équipe gouvernementale, mais il ne peut pas la nommer lui-même. Nous sommes persuadés qu’il fait ce qu’il peut. » Plus loin dans ses propos, l’Américain a fait une allusion subtile à une crise sanitaire, celle liée à Ebola : « Le monde doit maintenant se focaliser sur la crise Ebola. Ce serait une chance incroyable que la République démocratique du Congo devienne réellement une république démocratique exportant la stabilité plutôt que l’instabilité. Cette instabilité a été la cause durant des décennies d’un grand nombre de morts en Afrique, plus que pendant la Première Guerre mondiale. Nous soutenons positivement l’action du président Félix Tshisekedi, car nous souhaitons que la RDC et son peuple puissent enfin profiter des richesses de l’un des pays les plus riches au monde. »
Mais comment se fait-il qu’une épidémie telle qu’Ebola puisse apporter la démocratie en RDC ? Ceux et celles qui connaissent le modus operandi de l’empire le savent : ce genre de maladies fabriquées en laboratoire sont inoculées en Afrique comme un cheval de Troie. C’est sous prétexte de lutter contre ces épidémies que les Occidentaux s’infiltrent au cœur même de l’appareil de pouvoir. D’où leur assistance médicale et sanitaire de façade. C’est ainsi que Nagy veut se faire aider par Ebola pour faire sauter le « clan Kabila » et stabiliser à l’aide du Rwanda voisin, grand ami de l’Amérique la RDC. Entendons par « stabilité », domination US en RDC puis son démembrement. C’est beau le rêve américain.
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