L'armée nord-coréenne a annoncé avoir tiré deux projectiles depuis sa côte-est. Les deux missiles ont été tirés mardi matin depuis la province de Hwanghae, sur la côte est de la Corée du Nord, a rapporté l'agence de presse Yonhap citant l’armée sud-coréenne. Il s'agit du quatrième test de missile nord-coréens ces derniers jours, test couronnée de succès. Côté américain, motus et bouche cousue. Pyongyang tourne ainsi la vis autour d'une Amérique qui croit pouvoir le ramener à la table des négociations de force et en provoquer des tensions militaires dans le Sud. Pyongyang vient d'annoncer qu'il se tient prêt à "aller encore plus loin" et à franchir "des pas plus importants".
L'agence de presse centrale nord-coréenne a quant à elle averti que Pyongyang pourrait chercher une « nouvelle voie » si les manœuvres militaires américano-sud-coréennes se poursuivaient. L'exercice mené conjointement par les États-Unis et la Corée du Sud, en dépit des mises en garde successives de la Corée du Nord, a débuté lundi et il se déroulera sur 25 jours.
La Corée du Nord a également tiré deux missiles balistiques à courte portée depuis une zone située à proximité de Vincent dans l’est du pays, tôt mercredi matin. Pyongyang avait testé aussi il y a deux semaines, deux missiles balistiques à courte portée. Le ministre sud-coréen de la Défense, Jeong Kyeong Doo, a déclaré que les missiles testés mercredi étaient similaires à ceux de la semaine précédente.
Le dirigeant nord-coréen a qualifié les tests de la semaine dernière d'avertissement à la Corée du Sud pour qu’elle mette un terme aux importations d'armes de nouvelles technologies ainsi qu’à ses exercices militaires conjoints avec les États-Unis.
Le président américain, Donald Trump fait semblant de ne pas prêter attention à ces tests et ce, alors même que sa seconde rencontre avec le leader nord-coréen il y a quelques semaines a été un véritable échec.
Dans un message Twitter, Trump a déclaré: « Kim Jong-un et la Corée du Nord ont testé trois missiles à courte portée au cours de ces derniers jours. Ces essais de missile ne constituent pas une violation de l'accord signé par les deux pays à Singapour et nous ne parlions pas de missiles à courte portée lorsque nous nous sommes serrés la main ».
Il a néanmoins reconnu que ces récents essais de missiles pourraient être contraires aux résolutions de l'ONU: « Le président Kim n'a pas l'intention de me décevoir et d’abuser de ma confiance ! Il y a beaucoup de choses que la Corée du Nord pourrait obtenir ! Les capacités de ce pays sous Kim Jong-un sont illimitées ».
La Corée du Nord qui avait suspendu ses essais nucléaires et balistiques quelques mois avant ses négociations sur le désarmement nucléaire avec les États-Unis, a donc effectué plusieurs essais de missile ces derniers mois. Les négociations entre les États-Unis et la Corée du Nord se sont enlisées après un deuxième sommet entre les deux dirigeants à Hanoï, la capitale du Vietnam, en raison d'un manque de compréhension entre les deux hommes sur des concepts tels que le désarmement nucléaire, etc…
Un porte-parole du gouvernement nord-coréen a également accusé mardi les États-Unis d’avoir envoyé un important volume de matériel militaire en Corée du Sud. « Toutes ces questions montrent que ni les autorités américaines ni les autorités sud-coréennes n’ont pas de volonté politique réelle pour mettre en œuvre les résolutions communes dans lesquelles elles se sont engagées à améliorer les relations bilatérales. Ils veulent toujours nous considérer comme leur ennemi ».
Pour les observateurs politiques, les tirs de missiles successifs nord-coréens interviennent alors que le Pentagone suit sans sourciller le progrès balistique nord-coréen en cours. "Autant de tirs en si peu de temps et tous marquant des progrès significatifs, le Pentagone ne peut pas y rester indifférent. Et pourtant l'heure n'est pas à la protestation. La poursuite des essais de missiles par Pyongyang laisse penser que les ouvertures diplomatiques dans le dossier coréen cachent d’autres mouvements de nature militaire en parallèle. Washington semble figé dans une sorte de rémanence conceptuelle en ce qui concerne le dossier coréen alors que la réalité a profondément changé. L’objet de négociation supposé n’en est pas un pour Pyongyang qui ne cédera jamais ses armes sous peine de subir le sort des autres pays classés sur la liste de l’axe du mal établi par les dinosaures néoconservateurs US.", constatent les observateurs.