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Appel au secours émirati pour un retrait décent du Yémen

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les militaires émiratis dans l’aéroport international d’Aden dans le sud du Yémen. ©Reuters/archives

Après s’être rendu compte de leur vulnérabilité face à l’Iran et au Yémen, les Émirats arabes unis ont décidé de procéder à un retrait décent du Yémen, envoyant à Téhéran un représentant censé faire part de trois offres.

Le retrait d’une partie des forces émiraties du Yémen fait parler de lui ces derniers jours. En dépit des doutes, le journal libanais Al-Akhbar écrit que les autorités d’Abou Dhabi semblent avoir pris une décision stratégique visant à éteindre ce feu dont les flammes ont finalement atteint leur sol, et ce, en appelant au secours Téhéran et Moscou.

Après les explosions du 12 mai dernier au port émirati de Fujaïrah, une délégation constituée de hauts responsables sécuritaires émiratis s’est rendue à Téhéran, qui leur a néanmoins signifié une fin de non-recevoir en ces termes : « Après avoir franchi la ligne rouge, il n’y plus rien à négocier ! ».

Se référant à des sources diplomatiques, Al-Akhbar indique que les dirigeants émiratis auraient fait les trois « avances » suivantes à Téhéran : un retour à la normale des relations entre les deux pays, un soutien bilatéral concernant les passages maritimes pour ainsi assurer la sécurité de la navigation des pétroliers provenant de tous les pays du golfe Persique et, enfin, la ferme volonté d’Abou Dhabi de retirer ses troupes du Yémen.

Lire aussi : Yémen : Riyad entend se retirer du bourbier

Selon le journal libanais, les Émiratis ne se sont pas laissé décourager par la ferme réponse des autorités iraniennes. En visite à Moscou fin juin 2019, Abdallah ben Zayed, ministre émirati des Affaires étrangères a demandé à la partie russe d’intervenir en tant que médiateur et de convaincre l’Iran ; ce qui n’aurait pas réussi, Téhéran ayant répondu de nouveau : « Nous n’avons rien à négocier. »

Al-Akhbar estime que pour les Iraniens, il va de soi qu’Abou Dhabi cherche à adopter une stratégie qui lui permettrait de sortir de l’enfer causé par la guerre au Yémen.

Désormais, toute interdiction de l’exportation du pétrole iranien entrera, en retour, le non-accès des autres exportateurs au détroit d’Hormuz. Après que cette menace eut émané de Téhéran, Riyad et Abou Dhabi s’attendaient à ce que les flammes d’une guerre étatsunienne ravagent l’Iran. Mais les États-Unis les ont laissés sur leur faim, n’ayant pas réagi non plus à la destruction de leur drone ultra-sophistiqué d’une valeur de plus 120 millions de dollars, explique Al-Akhbar.

Les Émiratis se sont rendu compte que les États-Unis, qui ont évité d’attaquer l’Iran lors de ces moments si tendus, ne vont pas le faire non plus, plus tard. Ils envisagent donc, après quatre ans et demi de guerre, de passer d’une stratégie militaire à une stratégie de paix. Le ministre émirati des Affaires étrangères a révélé lors de sa visite du mois de juin des signes de ce tournant en annonçant que les enquêtes sur les explosions à Fujaïrah ne pointaient vers aucun pays en particulier et qu’Abou Dhabi ne souhaitait pas que les tensions avec Téhéran s’intensifient.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV