Mahmoud al-Zahar, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré, mercredi 10 juin, que ce mouvement essayait de relancer ses relations avec le gouvernement syrien.
Dans un entretien exclusif avec le site web al-Nahda, Mahmoud al-Zahar a déclaré que la Résistance devrait entretenir de bonnes relations avec tous les pays qui voyaient en Israël un ennemi et qui adoptaient une position transparente face à ce régime occupant. Il a ensuite dénommé les pays comme la Syrie, le Liban et la République islamique d’Iran.
« Je pense que des efforts sont en cours pour relancer les relations entre le Hamas et le gouvernement syrien. Avant le début de la crise en Syrie, le président Bachar Assad nous avait ouvert la porte et nous faisions des ballets diplomatiques en Syrie tout comme nous le faisions en Palestine. Mais nos relations se sont ternies suite à l’intensification de la crise en Syrie. Je pense que le Hamas n’aurait pas dû abandonner la Syrie et qu’il n’aurait pas dû se laisser impliquer dans la crise contre ou pour la Syrie », a déclaré Mahmoud al-Zahar.
Et d’ajouter : « Les relations entre le Hamas et la Syrie de Bachar Assad battaient leur plein. En 2006, lorsque j’assumais le poste du ministre palestinien des Affaires étrangères, j’ai rencontré Bachar Assad dans son bureau et d’importantes décisions ont été prises dont l'hébergement des réfugiés palestiniens à la frontière irako-jordanienne. Bachar Assad n’a pas hésité un instant pour dire « oui » à cette demande. La Syrie avait ouvert ses portes non seulement au Hamas mais à tous les groupes palestiniens. Il faut dire la vérité même si elle ne plaît pas à certains. Il faut que nous entretenions de bonnes relations avec les pays qui ont de mauvaises relations avec Israël, les pays dont une partie est occupée par le régime israélien, comme la Syrie et le Liban. Lorsque certains pays du golfe Persique reconnaissent Israël, que peut empêcher les pays occupés de se mobiliser ? »
La Syrie a accueilli des dirigeants du Hamas que la Jordanie avait expulsés en 1999. Mais ces derniers ont quitté en 2011 le sol syrien en fermant leur bureau, ce qui a beaucoup déplaît aux autorités syriennes.
Certains dirigeants du Hamas ont récemment commencé à parler d’une reprise de relations avec la Syrie. À noter que le président du bureau politique du Hamas Ismaïl Haniyeh a annoncé, en juin 2018, que le Hamas n’avait jamais rompu ses relations avec Damas.