Le Deal du siècle est un projet mort-né, affirmait la Résistance palestinienne dans son dernier commentaire sur la tenue de la conférence de Manama. Et bien, elle a eu entièrement raison. La manifestation qui n'a pas attiré les foules a été boycottée de long en travers pour ne réunir que le noyau dur des "amis arabes" d'Israël. Mêmes des dizaines d'entreprises émiraties ont boycotté ce soi-disant forum qui a pour mission d'ouvrir la voie à la liquidation de la Palestine. Les participants à cette conférence n'échapperont pas aux répliques du séisme qu'est la mise aux enchères de la Palestine. En Jordanie, les députés jordaniens ont annoncé mardi qu’ils travaillent à une motion de censure contre le Premier ministre jordanien en réaction à la participation du gouvernement à la conférence anti-palestinienne de Manama.
14 députés jordaniens de la fraction de l’Alliance nationale pour la réforme ont signé une pétition concernant une motion de censure à déposer contre le Premier ministre : « Le gouvernement a ignoré le souhait du peuple et des députés concernant la conférence de Manama, peuple et députés qui se sont opposés jusqu'à la dernière minute à toute contribution d’Amman, à quel niveau que ce soit, à ladite conférence. »
« Or le Premier ministre a persisté dans sa ligne de conduite qui va droit à rebours des intérêts nationaux », précisent les parlementaires jordaniens.
Ils ont ajouté :
« Étant donné que la conférence de Manama vise à collecter des fonds pour financer le Deal du siècle lequel menace la souveraineté du pays et que le projet n’a pour objectif que de donner une suite aux projets coloniaux d'Israël en territoires occupés de la Palestine , le gouvernement ne mérite plus la confiance des députés du peuple jordanien. »
Samedi, le ministère jordanien des Affaires étrangères a annoncé la participation du Premier ministre Omar Razzaz à la conférence de Manama, malgré la forte opposition des Jordaniens, exprimée à travers des manifestations successives au projet américain du « Deal du siècle » et à la contribution de leur pays à la conférence de Manama.
Alors que la conférence économique de Bahreïn a débuté ses travaux avec le discours inaugural de l'Américain Jared Kushner, mardi soir à Manama, de nombreux hommes d’affaires émiratis ont renoncé à la réunion par crainte d'avoir à répondre à l'opinion publique .
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Conformément au projet israélo-américain, la ville sainte de Qods ainsi que certaines régions occupées de la Cisjordanie où ont été implantées des colonies israéliennes seront remises à Israël. Par ailleurs, le retour des Palestiniens dans leurs pays, stipulé dans la résolution 194 du Conseil de sécurité, sera exclu dans ledit accord.
La conférence économique de Manama a commencé, mardi soir 25 juin et durera jusqu’au 26 juin dans le soi-disant but de régler le conflit israélo-palestinien grâce des milliards de dollars, sans tenir compte des droits des Palestiniens et donc à aussi d’un État indépendant palestinien. Les observateurs reconnaissant le faible taux de participation des pays arabes dans ce « show » américano-israélo-saoudien.