TV

Conférence de Manama : les Bahreïnis protestent

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des Bahreïnis protestent contre la tenue de la conférence de Manama portant sur le Deal du siècle, le 22 juin 2019.©IRNA

Les Bahreïnis envahissent les rues de Manama pour protester contre la tenue d'une conférence que les Américains et leurs alliés arabes présentent comme étant un forum économique mais qui à vrai dire n'est que le premier volet "dévoilé" du Deal du siècle, cette trahison suprême contre la Palestine à laquelle participent sans ambages et sans honte les régimes monarchiques du golfe Persique.  

Des sources d'information ont rapporté samedi que le peuple bahreïni avait battu le pavé, manière de protester contre la tenue de la Conférence de Manama. Les Bahreïnis estiment que cette conférence rendra le terrain propice à la mise en œuvre du plan du président américain Donald Trump pour le soi-disant règlement du conflit israélo-palestinien, connu sous le nom du « Deal du siècle ».

Selon la chaîne d’information Nabaa, les habitants de la cité al-Musalla située au nord-est de Bahreïn sont descendus dans la rue pour exprimer leur colère et opposition contre la tenue de cette Conférence économique. Ils estiment que la tenue de cette conférence est un prélude à la mise en œuvre du Deal du siècle.

La conférence de Manama, prévue pour les 25 et 26 juin constitue la première étape dans la mise en application du Deal du siècle. Attirer les investissements sur les territoires occupés de la Palestine et octroyer des crédits à intérêt réduit aux Palestiniens font partie des objectifs de cette conférence.

Selon ce rapport, les habitants de diverses localités bahreïnies dont Abou Sabi et al-Shakhoureh ont aussi exprimé leur colère à l’égard du régime bahreïni et certains pays arabes qui soutiennent l'attitude d'Israël et des États-Unis de bafouer la cause palestinienne et priver les Palestiniens de leurs droits les plus élémentaires. 

Les jeunes en colère de la cité d’al-Maqcha ont également bloqué les principales rues afin d’exprimer leur opposition à la décision du gouvernement bahreïni d’accueillir ladite conférence.

Auparavant, des groupes et des militants bahreïnis se sont dits opposés à la décision des responsables de cette petite monarchie du golfe Persique pour la tenue de cette conférence.

Le Deal du siècle présenté sous le nom de plan de paix par Washington et Tel-Aviv et soutenu par Riyad, mettra fin au droit de retour des réfugiés palestiniens dans leur pays ancestral et leur imposera un pays de substitution. Cet accord constitue un prélude à la normalisation de relations entre Tel-Aviv et les pays arabes.

Dans ce plan et dans les négociations qui lui feront suite, la question des déplacés devra être réglée sur la base du principe de la « patrie de substitution » en dehors de la Palestine, et le « droit au retour » des réfugiés palestiniens dans leur pays sera définitivement annulé.

Selon ce plan, l’État palestinien sera installé dans la bande de Gaza et seules les zones A, B et certaines parties de la zone C de la Cisjordanie resteront en possession des Palestiniens. Par ailleurs, le statut final de Qods et le retour des réfugiés seront renvoyés à des négociations ultérieures. Enfin, des négociations de paix débuteront entre le régime israélien et les pays arabes sous la direction de l’Arabie saoudite.

Ce plan s’est heurté à l’opposition ferme des musulmans et des Palestiniens.    

Lors d’une interview accordée vendredi au quotidien israélien, Globs, un diplomate saoudien de haut niveau s’est exprimé en ces termes : « Nous, les Saoudiens et tous les États arabes du bassin du golfe Persique, ainsi que l'Égypte et la Jordanie, estimons que l'ère de la guerre contre Israël est bel et bien révolue ».

« Une opportunité a été créée pour réaliser la normalisation avec Israël », a-t-il proféré. Et de poursuivre : « Nous espérons que Tel-Aviv en profitera ».

Ce responsable saoudien de haut rang a fait part de la visite imminente d’un responsable israélien en Arabie saoudite.  

Quant au Deal du siècle, il a indiqué que le roi saoudien et son prince héritier tentaient de persuader les Palestiniens d'examiner les évolutions de la situation politique et économique dans le contexte de l'accord du Deal du siècle.

« Selon ce diplomate saoudien, l'Arabie saoudite et d'autres pays sont prêts à investir massivement dans le secteur économique du Deal du siècle », rapporte Globs.

« Si l'accord du Deal du siècle est appliqué, les Palestiniens accéderont à une véritable indépendance et ils bénéficieront d'une bonne éducation et une économie forte », prétend ce responsable saoudien.

La Jordanie et l'Égypte présentes à la Conférence de Bahreïn

Finalement, la Jordanie et l’Égypte prendront bien part, les 25 et 26 juin, à la conférence de Manama qui sera consacrée au volet économique du «Deal du siècle».

« La Jordanie compte y envoyer le secrétaire général du ministère des Finances », a déclaré Sufyan Qudah, porte-parole de la diplomatie jordanienne aux journalistes.

« La Jordanie prévoir d’y expédier son secrétaire général du ministère des Finances  pour entendre les points soulevés et nous déciderons ensuite sur la base de nos principes », a-t-il réaffirmé. Et de poursuivre : «  L’affaire palestinienne fait partie de notre principale priorité ».

Par ailleurs, le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères a déclaré que le vice-ministre des Finances, Ahmed Kojak participerait à la conférence de Bahreïn.

Le volet économique du plan de paix de Jared Kushner, gendre et conseiller de Trump prévoit 50 milliards de dollars d'investissements sur dix ans pour la réalisation de divers projets, dont la construction d'un "corridor" reliant la Cisjordanie à la bande de Gaza.

Plus de la moitié des 50 milliards de dollars d'investissements escomptés seraient dépensés dans les territoires palestiniens, et le reste en Égypte, au Liban et en Jordanie. Certains projets verraient le jour au Sinaï, où ils pourraient profiter aux Palestiniens vivant dans l'enclave de Gaza.

 

 

 

 

 

 

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV