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Tentative d'invasion du sol tunisien par Israël : les manifs se succèdent

Le portrait de Mohamed Zaouari lors de l'hommage le 18 décembre 2016 à Gaza, par les Brigades Izz al-Din al-Qassam. Israël est responsable du meurtre en 2016 de l'ingénieur Mohamed Zaouari, 49 ans, à Sfax, dans l'est tunisien. Il était décrit comme un spécialiste dans le développement de drones. ©AFP

En Afrique du Nord, Israël prend la normalisation pour presque acquise : le Maroc est de son côté, la Tunisie le sera. Quant à l'Algérie qui selon les termes des stratèges sionistes se trouvent sous un traitement de choix, elle finira, elle aussi par rayer de son carnet des priorités la cause palestinienne. Mais c'est aller trop vite en besogne. Les Tunisiens réclament désormais la démission du cheval de Troie israélien qui à la tête du ministère du tourisme a organisé la première "invasion israélienne en territoire tunisien", quitte à fouler au pied la souveraineté étatique. Car ces "2000 pèlerins juifs" qui se sont recueillis sur le mausolée de l'un des prophètes israélites, comptaient dans leurs rangs un grand nombre d'ex militaires, de commandos voire l'ex chef du Mossad qui a liquidé en plein sol tunisien, l'ingénieur palestinien dit Abou Jihad.   

Les Tunisiens ont  été ainsi des centaines à arpenter les rues de la Tunisie  en signe de protestation contre la visite d'israéliens dans leur pays. Les manifestants exigent désormais la démission du ministre du Tourisme, René Trabelsi à l'origine de ce premier pas vers la normalisation avec Israël. Les manifestants ont scandé des slogans en faveur de la "libération de la Palestine" et condamné toute normalisation des relations avec le régime de Tel-Aviv.

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Il y a quelque temps , la chaîne 12 d’Israël annonçait à travers un reportage très haut en couleur le déplacement de 2.000 touristes israéliens en Tunisie pour visiter la synagogue de la Ghriba située dans l’île de Djerba dans le golfe de Gabès. De nombreuses manifestations ont lieu partout en Tunisie contre " l'infiltration des agents secrets israéliens" dans le pays, ce qui semble s'effectuer dans le cadre d'une tentative de normalisation avec le régime d'Israël.

L'opinion publique estime qu'Israël a humilié l’État tunisien en organisant une visite de ces soi-disant touristes au nombre desquels figureraient « bon nombre d’agents du Mossad » à la maison du martyr Khalil al-Wazir, alias Abou Jihad, l’un des fondateurs du Fatah, membre de son comité central, numéro deux de l’OLP et chef de son aile militaire. Ce dernier avait été assassiné par un commando israélien sur le territoire tunisien. Son assassinant a provoqué une grande émotion dans les territoires palestiniens occupés.

Le voyage des Israéliens en Tunisie sous prétexte du pèlerinage de la synagogue de la Ghriba semble avoir comme le principal motif de permettre à Israël de s'implanter dans la région géostratégique de l’Afrique du Nord. Le président du mouvement du peuple de Tunisie, Zouheir Maghzaoui, a accusé le gouvernement tunisien « d’avoir normalisé avec l’entité sioniste » après l’entrée de rabbins israéliens avec des passeports d’Israël dans la synagogue de la Ghriba. Pire, ces mêmes rabbins auraient scandé, à bord d’un bus, « vive Israël ! »

Pour de nombreux observateurs, l'État tunisien a refusé de cautionner la conférence de Manama laquelle devrait marquer la première étape du « Deal du siècle ». 

Dans une déclaration à la presse, Khemaies Jhinaoui, le ministre tunisien des Affaires étrangères, a affirmé que son pays n’était pas invité au sommet économique de Manama au Bahreïn, prévu pour la fin du mois de juin. C’est lors de ce sommet que l’administration américaine compte dévoiler le volet économique de son plan de liquidation de la Palestine. « Le sujet de la participation ou non de la Tunisie à ce sommet n'est pas posé, et nous n’avons pas reçu d’invitation », a déclaré le ministre, selon l’agence turque Anadolu. « Si l'objectif est d'aider le peuple palestinien à sortir de la crise économique, la Tunisie s'en félicite. Mais si le but est autre et a une visée politique, la question, dans ce cas, ne se pose même pas à la Tunisie », a-t-il précisé.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV