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En cas de guerre US/Iran, l'Afghanistan sera-t-il sûr pour les Américains?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Cérémonie en hommage aux soldats tués en Afghanistan, Bagrame, 24 décembre 2015.

En Afghanistan, les choses vont de mal en pis pour les Américains. Une dernière attaque anti-US remonte à la fin mai au cours de laquelle les Taliban ont éliminé 10 militaires américains. Le projet de Washington de « daechiser » l’Afghanistan pour pouvoir, dans la foulée, déstabiliser les frontières iraniennes, russes et afghanes, a visiblement du plomb dans l’aile. Les Taliban poursuivant leurs contre-offensives un peu partout contre Daech et leurs sponsors. Dans l’Est afghan, Daech bénéficie de l’appui aérien et en renseignement des États-Unis. Mais même cet appui ne parvient plus à empêcher l’effondrement des positions des supplétifs daechistes des États-Unis qui vont de revers en revers après six rounds de négociations stériles avec les Taliban à Doha.

À l’heure où le monde entier s’est focalisé sur les événements en mer d’Oman, l’Est prépare la lente et inévitable mise en hors-jeu des États-Unis en Afghanistan.
Lors d’une rencontre, tenue en marge du Sommet de l’Organisation de coopération de Shanghaï (OCS), le président iranien a d’ailleurs bien évoqué cette perspective.

À son homologue afghan, Ashraf Ghani, Hassan Rohani a lancé ceci : « Les États-Unis ont bien prouvé qu’ils ne savent pas respecter leurs engagements. Il est donc préférable qu’ils quittent l’Afghanistan, rien que pour y servir la cause de la stabilité et de la sécurité ».

Pour de nombreux observateurs, ces propos sonnent comme un avertissement.

« L’Iran ne permettra pas que les États-Unis déstabilisent son flan oriental. Depuis près d’un an, des centaines de forces spéciales iraniennes veillent à la sécurité des frontières est du pays, quitte à faire face au moindre agissement. En Afghanistan, on assiste à l’émergence d’une Résistance afghane qui a partie liée avec la Division des Fatimides, ce groupe qui a si bravement combattu Daech en Syrie, aux côtés de l’armée syrienne, constate Amir Aboul Fath, expert iranien des questions afghanes ».

La rencontre du vendredi 14 juin du président Rohani avec M. Ghani a tourné autour de la question des coopérations économiques, Rohani émettant les vœux que la commission mixte de coopération économique Iran-Afghanistan se réunisse dans les meilleurs délais et que ses membres facilitent les voies censées renforcer les coopérations bilatérales. Mais cette coopération existe déjà et va croissant. Rien qu’en 2018, le volume des échanges entre les deux parties a accru de plus de 18 %.

« Ceci dit, le discours du président iranien a été essentiellement tourné contre les États-Unis et leur présence en Afghanistan. « Malheureusement, les États-Unis ont montré qu’ils dérogent à leurs engagements. Il est donc nécessaire qu’ils quittent la région afin d’y renforcer la stabilité et la sécurité », a dit le président comme pour lancer un avertissement aux forces américaines considérées par l’Iran depuis avril comme étant des « terroristes à abattre ». Il va sans dire qu’une escalade militaire contre l’Iran ne peut, par principe, laisser intactes les contingents américains en Afghanistan, estime Abol Fath qui se félicite des rencontres au sommet entre le président iranien et ses homologues chinois et russe à Bichkek alors que les trois pays se trouvent désormais à la première ligne des combats contre l’hégémonie américaine.

 

Entre les présidents iranien et afghan, il a été aussi question de la lutte contre le trafic de drogue, mais aussi contre le terrorisme, M. Ghani affirmant que l’Afghanistan souhaite renforcer ses coopérations avec l’Iran dans tous les domaines : « Téhéran et Kaboul doivent lutter conjointement contre le trafic de drogues, l’extrémisme et le terrorisme », a indiqué le président afghan. « Nous ne permettons jamais que le sol afghan soit utilisé contre l’Iran », a-t-il assuré. Cette dernière phrase est particulièrement significative dans la mesure ou l’Iran et l’Afghanistan partagent des milliers de kilomètres de frontières conjointes. Le pacte militaire signé entre Kaboul et Washington qui a autorisé la présence des bases US aux portes de l’Iran ne saurait garantir la sécurité aux forces américaines, si une guerre venait à éclater entre l’Iran et les États-Unis.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV