C'était en septembre 2018: le président de l'énergie atomique israélienne, entité détentrice de bombe atomique qui se croit en mesure de pouvoir priver l'Iran de capacités nucléaires civiles à l'aide des Américains, promettait qu'Israël irait "moderniser ses installations nucléaires" afin de résister à toute attaque". L'Israélien faisait allusion à une riposte du Hezbollah visant Dimona, si une guerre venait à éclater entre Israël et le Liban. Or ce projet de "solidification" semble bien avoir du plomb dans l'aile.
Le Centre de recherche nucléaire de Dimona a reconnu pour la première fois mardi que des fuites de matières radioactives existaient effectivement à Dimona et que des accidents se sont produits au fil des années, aux dires de Arabe 48.
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Cette révélation a eu lieu après la diffusion d'un document selon lequel un ancien employé du centre nucléaire israélien, un certain Freddy Tawil, aurait été réparé après avoir été diagnostiqué d'un cancer.
L'intéressé avait déposé une plainte pour cause de fuites des "matières radioactives et des accidents survenus à l’intérieur du réacteur", sans aller toutefois jusqu'à donner de détails sur ce qui s’était passé, sur "la taille et l’exposition de ces matières". Dans la foulée, le journal Haaretz a publié une échographie qui révèle 1.537 défauts dans le noyau en aluminium vieillissant du réacteur nucléaire Dimona, selon les conclusions de l’étude publiée lors d’un forum scientifique tenu à Tel-Aviv en 2016.
Selon les experts, les défauts du noyau en aluminium dans ce réacteur où les bombes nucléaires israéliennes ont été développées, suscitent des plus vives préoccupations, faisant même dire que le Hezbollah n'aurait peut-être pas besoin de frapper la centrale, celle-ci s'effondrant d'elle-même.
Jusqu’à présent, Israël n’a jamais reconnu disposer d’un arsenal nucléaire, accusant sans cesse les puissances régionales hostiles comme l'Iran de vouloir s'en procurer. Cette ambiguïté "nucléaire" semble toutefois ne plus suffire pour dissimuler les failles qui caractérisent le secteur nucléaire israélien, faille propre à se transformer en une arme qui se retournerait contre Israël.
En avril 2019, le régime israélien a révélé qu'un haut responsable du centre de recherche nucléaire "top secret" d'Israël était visé par une enquête de corruption. L’embargo interdisant de divulguer des détails concernant l’affaire a été partiellement levé pour révéler qu’une enquête sous couverture menée par des responsables du ministre israélien de la Guerre et la police d’Israël était en cours depuis deux mois, mais tous les autres détails ne peuvent pas être publiés. Les médias israéliens ne sont plus depuis la révélation de cette information, revenus sur cette information qui ressemble en tous points à "un coup porté à un secteur ultrasensible par des parties ennemies à Israël".
Le secrétaire général du Hezbollah a à plusieurs reprises affirmé que le secteur nucléaire israélien n'est pas à l'abri des missiles de la Résistance. Cette mise en garde pourrait ne pas uniquement signifier des attaques au missiles, estime un expert.