L’Inde souhaite reprendre l’importation du pétrole iranien. Les responsables indiens ont, ces derniers jours, déployé de nouveaux efforts pour contourner les sanctions US visant le pétrole iranien. Le ministre indien du Pétrole a appelé lundi le secrétaire américain à l’Énergie pour discuter avec lui de l’impact de la volatilité du brut sur les pays consommateurs, en particulier l’Inde. Le gouvernement indien a tenu ces 10 derniers jours trois réunions ministérielles dans le but d’examiner les voies susceptibles de reprendre l’achat du brut à l’Iran. Depuis la suspension des exemptions pétrolières, le 2 mai, dont bénéficiaient auparavant les 8 clients importants de l’Iran, l’Inde parmi d’autres, seuls quelques pétroliers iraniens ont accosté en Inde pour débarquer le brut nécessaire de ce pays.
Dans le même temps que les États-Unis accroissent la pression sur l’Inde pour la contraindre à suivre toujours les sanctions américaines visant le pétrole iranien, le ministre du Pétrole, Dharmendra Pradhan, a appelé lundi le secrétaire américain à l’Énergie, Rick Perry, pour discuter avec lui de l’impact de la volatilité du brut sur l’Inde et d’autres pays consommateurs.
Le ministre a soulevé la question de « la volatilité des prix du brut », soulignant son impact sur les consommateurs indiens au cours cet entretien. Actuellement, les prix du brut se situent autour de 50-55 dollars le baril après que l’Arabie saoudite a prétendu que d’autres membres de la coalition de l’OPEP avaient juré d’empêcher une chute des prix.
Les raffineurs indiens s’approvisionnent en Arabie saoudite et au Koweït mais le pétrole saoudien ni koweïtien ne peut compenser la perte de pétrole iranien. En novembre 2018, l’administration Trump a accordé des exemptions de sanctions à 8 clients importants du pétrole d'Iran pendant 180 jours, qui se sont terminés le 2 mai.
Certaines sources informées annoncent maintenant que le gouvernement indien avait déjà entamé des discussions en vue de reprendre l’importation de brut iranien.
Ces événements ont eu lieu dans le contexte de la déclaration faite le mois dernier par le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, selon laquelle le gouvernement américain ne forcerait pas ses sociétés privées à fournir du brut à un prix bas.
Dans un reportage publié il y a quelques jours, Associated Press a annoncé, que depuis que l’Inde a stoppé les importations de pétrole iranien, en raison des sanctions américaines, son coût d’achat du brut auprès de sources d’exportation alternatives a augmenté. Selon la même source, le trajet du transport du brut est un élément important pour l’Inde, d’autant plus que cela un lien direct avec la hausse du prix de brut. Lors de son entretien avec son homologue américain en mai dernier, le ministre indien des Affaires étrangères avait reconnu qu’il n’était pas facile pour l’Inde de remplacer le brut iranien par un autre.
Deux sources proches du gouvernement de Narendra Modi, nouvellement réélu, ont fait part de nouvelles démarches du gouvernement pour négocier la reprise de l’achat du pétrole iranien. New-Delhi est prêt à contourner les sanctions américaines comme le fait la Chine. La roupie pourrait ainsi remplacer le dollar dans les achats indiens du pétrole iranien.