Selon des sources présentes à l’aéroport de Khartoum, capitale soudanaise, Khaled ben Salmane, frère cadet de Mohammed ben Salmane, prince héritier d’Arabie saoudite, Anwar Qarqach, ministre délégué émirati des Affaires étrangères, et Mohammed Dahlan, conseiller de Mohammed ben Zayed, prince héritier d’Abou Dhabi, se sont rendus au Soudan avant de le quitter quelques heures plus tard.
Cette rencontre secrète est intervenue ce vendredi 7 juin dans la matinée avant l’arrivée du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, en tant que médiateur.
Les autorités saoudiennes et émiraties ont été accueillies à l’aéroport par le commandant des forces de réaction rapide, Mohammed Hamdan Doglo.
Après une courte rencontre avec Abdel Fattah al-Burhan, président du Conseil militaire de transition, ces trois personnalités ont tout de suite quitté le Soudan pour l’Arabie saoudite.
Après cette rencontre, Abiy Ahmed est arrivé à Khartoum afin de rencontrer les représentants des deux parties en conflit.
Cette rencontre secrète intervient alors que, l’opposant et journaliste saoudien Fouad Ibrahim avait écrit la veille sur sa page Twitter que David Hill, conseiller au département d’État américain, avait dit à Khaled ben Salmane que les affaires politiques au Soudan devaient être confiées aux organes civils.
« La politique s’est donc tellement dégradée, pour qu’un enfant comme Khaled ben Salmane puisse prendre en main le sort d’un peuple enraciné dans l’histoire, voire le plus conscient du monde arabe », a déploré Fouad Ibrahim.
L’Arabie saoudite, puis les Émirats arabes unis, ont été les premiers à reconnaître le Conseil militaire de transition soudanais, et le roi d’Arabie saoudite a ordonné le 14 avril l’envoi de produits alimentaires et pharmaceutiques dans ce pays.
De nombreuses sources soudanaises estiment que le massacre de lundi, qui a coûté la vie à 113 personnes, est intervenu après le sommet de La Mecque et la rencontre d’Abdel Fattah al-Burhan avec le prince héritier saoudien, qui y a donné son feu vert.
Lundi dernier, Khartoum a été le théâtre de protestations contre le Conseil militaire de transition, qui ont été réprimées dans le sang par les forces de sécurité.