Le journal allemand Der Spiegel a fait part de la décision du gouvernement allemand d’aider les États-Unis à créer une zone tampon dans le nord de la Syrie.
Dans un entretien secret, Berlin aurait proposé à Washington de prolonger la participation de l’armée allemande à la soi-disant coalition anti-Daech.
De cette manière, les Tornado allemands pourront poursuivre leurs opérations d'espionnage et les avions ravitailleurs allemands pourront participer aux opérations de ravitaillement en vol des avions de combat de la coalition américaine.
Évoquant la première visite à Berlin du secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, prévue le vendredi 31 mai, Der Spiegel a écrit que « plusieurs questions divergentes seront évoquées ».
La chancelière allemande, Angela Merkel, et son ministre des Affaires étrangères, Heiko Mass, se sont félicités de cette proposition de coopération étroite entre les Allemands et les Américains dans la région chaotique du Moyen-Orient. Washington a évoqué la création d’une zone de sécurité dans le nord de la Syrie où les Kurdes qui sont des supplétifs des États-Unis doivent être également soutenus face à la Turquie et aux forces de l’armée syrienne.
Selon Der Spiegel, lors d’un entretien secret avec les États-Unis ces derniers mois, le gouvernement allemand s’est dit prêt à apporter son aide militaire à la création d’une zone tampon dans le nord de la Syrie. À cet effet, Berlin a proposé à Washington de prolonger la mission de l’armée allemande en Jordanie.
La mission de l’armée allemande dans cette région prendra fin en octobre. Les Tornado de la Bundeswehr fournissent des renseignements à la coalition américaine en effectuant des vols d'espionnage au-dessus de la Syrie. Les avions ravitailleurs allemands approvisionnent en carburant les avions de combat de la coalition. À cet effet, l’Allemagne a créé une petite base militaire en Jordanie.
Ces derniers mois, les États-Unis ont secrètement proposé à plusieurs reprises à l’Allemagne de participer à la création d’une zone tampon dans le nord de la Syrie. Cette proposition a été faite pour la première fois en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité. À cette époque, une réunion secrète s’est tenue réunissant les pays de la coalition , et le secrétaire d’État américain a fait part de la décision de son pays de créer une zone tampon dans le nord de la Syrie.
Depuis, le gouvernement allemand essaie d’engager des négociations constructives avec les États-Unis. Selon Der Spiegel, le bureau de la chancelière allemande et les ministères de la Défense et des Affaires étrangères sont unanimes qu’il ne faut pas laisser seuls les États-Unis en Syrie. N’étant pas en mesure d’envoyer des forces terrestres en Syrie, le gouvernement allemand a proposé son aide aérienne.
En avril dernier, la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, et le ministre des Affaires étrangères, Heiko Maas, s’étaient rendus à Washington en vue de discuter de cette affaire au plus haut niveau.
Ces décisions secrètes du gouvernement allemand auraient provoqué des divergences au sein du gouvernement de coalition allemand.
Le porte-parole de la politique étrangère du Parti social-démocrate allemand a déclaré à Der Spiegel que son Parti était arrivé l’année dernière à cette conclusion que les opérations des Tornado allemands dans le ciel syrien devaient prendre fin en automne de cette année. Du point de vue de son parti, il n’est plus question de renouveler ces opérations.