Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a déclaré dans un entretien donné ce jeudi que Moscou ne pouvait se fier aux déclarations de John Bolton, conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, selon lesquelles Téhéran serait impliqué dans les explosions survenues récemment dans le port émirati de Fujaïrah.
Selon l’agence de presse Sputnik, Riabkov a déclaré : « Nous ne pouvons pas prendre pour argent comptant ce que disent les Américains. Dans beaucoup d’incidents dont nous avons été témoins, les Américains n’ont pas hésité à déformer la réalité des choses, pour que cela aille exactement dans le sens de leurs politiques et de leur approche limitée de la situation. »
Hier lors de sa visite aux Émirats arabes unis, John Bolton a prétendu qu’il était quasiment sûr que c’était Téhéran qui était à l’origine de l’attaque de Fujaïrah. Téhéran a réagi immédiatement en dénonçant les mensonges de Bolton et en affirmant que Riyad et Abou Dhabi étaient de mèche avec le haut conseiller américain et qu’ils tentaient de semer une nouvelle fois la zizanie dans la région.
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Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Seyyed Abbas Moussavi, a quant à lui réagi en tenant les propos suivants : « Cela ne nous surprend guère que des propos si ridicules soient tenus lors d’une rencontre entre deux membres d’une équipe dont les positions anti-iraniennes sont vieilles de plusieurs années. M. Bolton et les autres va-t-en-guerre doivent savoir que la patience stratégique, la grande intelligence et la pleine préparation de nos forces armées, alliées à la ferme volonté de notre peuple, feront échouer toute tentative malsaine de nuire à notre région. »
Dans une autre partie de son discours, le vice-ministre russe des Affaires étrangères a ajouté : « De telles politiques sont dangereuses, surtout pour le Moyen-Orient. C’est pour cela que nous continuons nos efforts avec calme pour nous assurer que la raison l’emporte chez tout le monde, que les appels à la confrontation laissent place à une vision plus responsable et que les autorités [des pays concernés] entrent dans une démarche diplomatique au lieu de continuer de faire de la propagande. »
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères s’est rendu à Téhéran hier. Il a eu des rencontres avec différents responsables iraniens au cours desquelles il a discuté du Plan global d'action conjoint (PGAC). À son retour à Moscou, ce dernier a déclaré que les États-Unis cherchaient à intimider la République islamique d’Iran et que l’adoption de cette approche négative, sous prétexte de parvenir à une nouvelle série de négociations, était mauvaise et que ce n’était pas une approche diplomatique.