La mi-avril, un diplomate libyen proche du ministère des Affaires étrangères du Gouvernement d’union nationale a déclaré que Paris envisageait de fournir des armes dernier cri aux forces de l’Est. Cette décision de la France pourrait-elle avoir un lien avec la récente attaque chirurgicale des forces de Haftar sur un hôtel de luxe à Tripoli où étaient réunis des députés du Parlement ?
Les forces du maréchal Haftar ont tiré des roquettes, vendredi 24 mai, sur l'hôtel Rixos de Tripoli où s’étaient réunis des législateurs opposés à l'offensive des troupes fidèles à Khalifa Haftar.
Le ministère libyen de l'Intérieur a publié des images d'une pièce de l'hôtel Rixos, endommagée par les roquettes des forces de l'Est.
Selon les témoins oculaires, la principale entrée de l’hôtel a été détruite. Aucune autre information sur la frappe n'est disponible pour le moment.
Les forces de l’Est ont repris, depuis quelques jours, leurs attaques nocturnes contre divers quartiers de Tripoli.
L'Armée nationale libyenne de Haftar tente de s'emparer de Tripoli depuis début avril, mais elle n'a pas réussi à percer les défenses du sud.
Les combats se sont concentrés dans la banlieue sud mais Rixos est beaucoup plus proche du centre-ville à côté de l'ancienne résidence de Mouammar Kadhafi qui a été renversé en 2011.
Le Gouvernement d'union nationale, dirigé par Fayez el-Sarraj, accuse les pays soutenant le maréchal Haftar d’avoir aidé les forces de l’Est à attaquer Tripoli, en arguant que les forces de Haftar n’étaient pratiquement pas en mesure de mener de telles frappes chirurgicales.
Les États-Unis, la France, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis soutiennent l’offensive des forces de Haftar.
La mi-avril, un diplomate libyen proche du ministère des Affaires étrangères du Gouvernement d’union nationale (GNA) a déclaré, lors d’une interview avec Al-Arabi Al-Jadeed, que Paris envisageait de fournir des armes dernier cri aux forces de l’Armée nationale libyenne (ANL).
La décision de Paris de livrer de nouvelles armes aux forces de Haftar semble toutefois motivée moins par un quelconque souci de vouloir accélérer la conquête de Tripoli que par un plan plus profond savamment travaillé depuis des mois, et ce, de concert avec les Américains et les Israéliens, affirme Hadi Mohammadi.
En avril, le ministre tunisien de la Défense Abdelkarim Zbidi a déclaré que des armes et des munitions avaient été saisies à la frontière terrestre tuniso-libyenne auprès d'un groupe de 13 Français « sous couverture diplomatique » et circulant à bord de six 4X4.
Selon la même source, « ces ressortissants français n’étaient ni des diplomates ni des touristes, mais bel et bien des forces spéciales qui accompagnaient les forces du maréchal Haftar pour son offensive sur Tripoli. Ces officiers se trouvent à Greyan, à 75 kilomètres de la capitale ».