Entre un durcissement des pressions et une levée partielle ou complète des sanctions anti-iraniennes, le choix reste difficile pour les États-Unis. Une fois avoué, il leur serait peut-être plus facile de vivre avec leur échec. Dans une note parue dans le journal libanais Al-Binaa, l’expert en stratégie militaire et général de brigade à la retraite de l’armée libanaise, Amin Hoteit, s’intéresse à cette question. Les lignes qui suivent sont un résumé de son texte.
Les tensions actuelles entre l’Iran et les États-Unis ne doivent pas être considérées comme étant une dispute éphémère. Ces différends puisent leurs racines dans les tout premiers jours de la victoire de la Révolution islamique.
Le bourbier auquel sont aux prises aujourd’hui les États-Unis est beaucoup plus sérieux qu’ils auraient pu l’imaginer. Et cette situation est due à deux facteurs :
– Premièrement, la guerre économique américaine contre l’Iran s’est soldée par un échec, tandis qu’un coup de fil des Iraniens se fait toujours attendre à la Maison-Blanche. Cela montre que les Iraniens font fi des exigences trop élevées de Donald Trump et ses assistants.
– Deuxièmement, les États-Unis craignent qu’une intervention militaire contre l’Iran ne leur apporte pas les résultats escomptés. Cette peur, cette vive préoccupation, pousse les États-Unis à poursuivre leur guerre économique contre Téhéran. Et la persistance de cette situation provoque une nouvelle inquiétude pour les États-Unis : ils craignent à présent que le contrôle des évolutions dans la région puisse facilement leur échapper.
Si les Américains entraient dans une nouvelle guerre au Moyen-Orient, leur défaite serait certaine. Pire encore, tous les intérêts des États-Unis dans la région pourraient partir en fumée.
D’autre part, les États-Unis savent très bien que si les tensions avec l’Iran restent irrésolues, la donne moyen-orientale deviendra hyper-dangereuse pour leurs alliés dans la région. Un effet domino pourrait donc entraîner la chute des alliés moyen-orientaux des États-Unis. C’est dans de telles conditions que les Européens disent ne pas être prêts à adhérer à une décision américaine de déclencher la guerre contre l’Iran, tandis que l’Égypte aussi a, à son tour, quitté le projet américain de l’OTAN arabe.
Les Américains se sont aperçus aujourd’hui qu’une confrontation avec l’Iran serait tout sauf facile, que ce soit sur le plan militaire ou économique.
Pour éviter d’infliger de plus grandes pertes à leurs alliés et, surtout, pour empêcher l’effondrement de leur politique moyen-orientale, les États-Unis doivent faire aujourd’hui un choix difficile, un peu comme un épicier qui voit se détruire la rentabilité de son petit commerce. La meilleure chose à faire, pour Washington, serait de reconnaître avec courage ses erreurs ainsi que l’échec de ses politiques.