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La défaite du coup d'État du 30 avril au Venezuela, 1ère tête à tomber?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Nicolas Maduro, président vénézuélien devant un parterre des militaires. (Archives)

Dans un récent article, le New York Times a insisté sur le fait que le chaos s'est emparé des hauts fonctionnaires de l’administration Trump après l’échec des plans du coup d’État du 30 avril. John Bolton accuse l’armée vénézuélienne d’avoir abandonné le plan tandis que  le secrétaire d’État Mike Pompeo pointe de doigt la Russie et Cuba. 

Les principaux médias américains soulignent que Trump lui-même s'en sent totalement frustré et dubitatif quant à la stratégie à suivre face au Venezuela. Selon certaine presse les jours de Pompeo serait même compté à la tête du département d'État. Pour de nombreux analystes, la guerre hybride US, s'étant heurté de plein fouet à la réalité, la Maison Blanche ne sait plus sur quel pied danser. Les militaires colombiens et brésiliens s'opposent de servir de chaire à canon des intérêts américains alors que les alliés latino-américain de Washington n'ont de quoi financer la machine de guerre anti-vénézuélienne des USA. Le plan de substitution? Tout en essayant encore et encore de dissocier l'armée de l'État vénézuélien, Washington s’acharne sur le secteur du renseignement espérant pouvoir, en le soumettant aux sanctions, d'y introduire une brèche. Or c'est là que le bat blesse : la Russie, l'Iran et la Chine tout comme Cuba travaillent intensément à la consolidation de cette digue anti-US. Ainsi les États-Unis rétablissent des sanctions contre les services de défense et de sécurité du Venezuela.

Après quatre mois de pression exercée par les espions de la CIA, les généraux de l’armée vénézuélienne restent toujours fidèles au président légitime, Nicolas Maduro. L’établissement des sanctions américaines contre le pétrole, n'a pas renversé l'État vénézuélien soutenu par Cuba, l'Iran, la Russie et la Chine, et bénéficiant du soutien des institutions militaires et autres du pays.

Après l'échec du 30 avril, les États-Unis tentent une énième machination à double sens : tenter de diviser l'armée et les services de renseignement :  l’administration Trump a élargi vendredi la portée de ses sanctions contre le Venezuela aux secteurs des services de défense et de sécurité tout en "multipliant les contacts avec les militaires de haut gardé à Caracas".

Le département du Trésor a déclaré vendredi que les entreprises américaines et étrangères, travaillant avec les secteurs des services de défense et de sécurité du Venezuela, pouvaient désormais faire l’objet des sanctions US, ce qui renforçait les sanctions contre les entreprises des secteurs pétrolier et bancaire. Mais cette nouvelle tactique permettrait-elle aux USA d'inverser la donne? 

« Cette décision met en garde les fournisseurs étrangers de pièces de rechange militaires ou d’équipements et de services de télécommunication », a déclaré ce responsable américain en allusion directe à la Russie et à la Chine. 

« L’administration Trump a également inscrit sur la liste noire deux nouvelles compagnies de navigation et deux navires-citernes sous prétexte d’établir le contact avec le Venezuela. Le Trésor américain a identifié ces sociétés sous le nom de Monsoon Navigation Corp, basée aux Îles Marshall, et de Serenity Navigation Ltd., basée au Libéria. Les sanctions empêchent les entreprises et les navires de traiter avec des personnes et des entreprises américaines et gèlent tous les actifs que les entreprises peuvent posséder ou contrôler aux États-Unis », fait remarquer Amir Abolfath. 

« Ceci étant dit, le Venezuela a déjà tenu bon face à ce genre de pressions et rien ne dit qu'il finirait par capituler : la production pétrolière du Venezuela est tombée à 736 000 barils par jour en mars (soit une baisse de 36 % de la production en deux mois), réduisant considérablement les recettes publiques et la compagnie de raffinage Citgo soit maintenant sous le contrôle du gouvernement Guaido. Mais il semble que les pressions devront encore se renforcer, ce qui en dit long sur l'échec de la quasi totalité des démarches US. La perspective d'un échec totale a même poussé Pompeo à se rendre dans les jours à venir à Moscou pour parler avec Poutine et Lavrov. À ce rythme, il serait peu probable que les tentatives de divisions US au sein de l'armée ou du Renseignement puissent aboutir », conclut l'analyste. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV