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La France s'apprête à extrader un ingénieur iranien aux Etats-Unis où il risque 60 ans de prison

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'uniforme portant le logo du Corps des gardiens de la Révolution islamique.(Archives)

Moins d’un mois après l’échange de nouveaux ambassadeurs entre l’Iran et la France et alors que Paris dit vouloir maintenir l’accord nucléaire iranien en apportant son soutien au mécanisme financier européen Instex, le gouvernement de Macron révèle son opinion réelle à l’égard des sanctions anti-iraniennes de Trump. Bien que les Français soient eux-mêmes victimes directes des sanctions extraterritoriales de la Maison-Blanche, la Macronie ne perd aucune occasion pour valider en pratique cette forme de discrimination éhontée qui a coûté à Total, à Peugeot, à Renautl ainsi qu'à une myriade d'entreprises française, le juteux marché iranien.  Paris se tire une balle dans le pied pour les beaux yeux des Etats-Unis.  Le parquet général d’Aix-en-Provence a requis l’extradition d’un ingénieur iranien aux États-Unis sous prétexte qu’il aurait contourné les sanctions américaines l’année dernière. Le parquet général d’Aix-en-Provence, dans le sud-est de la France, a réclamé mardi l’extradition vers les États-Unis d’un ingénieur iranien, dont les avocats ont dénoncé « une demande à l’évidence politique ». Ce sera à la cour d’appel d’en décider.

Jalal Rohollahnejad, 41 ans, a été interpellé le 2 février à Nice dans le sud-est de la France en provenance de Téhéran et incarcéré en vertu d’un mandat d’arrêt des autorités judiciaires des États-Unis. Deux juges de l’État de Washington ont prétendu que l’ingénieur iranien était impliqué dans l’exportation vers l’Iran d’équipements industriels et sensibles, dont des systèmes anti-drones et des micro-ondes industriels, sous le couvert d’un échange commercial avec les Émirats arabes unis. Les autorités américaines assurent que lesdits équipements peuvent être utilisés pour fabriquer des armes de précision.

Lire : PGAC : Téhéran demande des clarifications à Paris

Mais que reproche-t-on à Rohollahnejad? "L'ingénier "aurait agi pour le compte de la société iranienne Rayan Roshd Afzar, entreprise qui, selon les Américains, entretiendrait des liens avec le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI)". Les soi-disant infractions dénoncées par la justice américaine, qui auraient été commises de juin 2016 à avril 2018, feraient par ailleurs encourir au total soixante ans de prison à cet ingénieur, qui affirme n’avoir rien à voir avec les faits qui lui sont reprochés, explique l'analyste Sadallah Zarei.

L'ingénieur a affirmé avoir mené des recherches purement scientifiques pendant une dizaine d’années pour le compte de l’organisation aérospatiale iranienne, ce qui, suivant la logique "suiviste" de Paris envers Washington, constituerait un "délit" ! Mais que cherche la France? Selon les observateurs cet acte pourrait être s'interpréter comme la première réaction concrète de Paris au blacklistage du CGRI par les Etats-Unis. S'il est vrai que la France a vu à travers cette démarche, un acte propre à "compliquer la donne au Moyen-Orient", il s'est bien gardé de la condamner. Au moment où Paris dit vouloir maintenir sa présence militaire en Syrie "pour apporter une assistance militaire aux FDS", la décision de Paris d'extrader un ressortissant iranien sous accusations parfaitement insanes et fallacieuses ne peut que marquer un acte d'hostilité, ajoute l'expert. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV