En félicitant les Israéliens en Palestine occupée, un analyste saoudien a écrit sur sa page Twitter que la Jordanie changera prochainement de nom pour devenir la « République arabe de Palestine ».
À l’approche de l’annonce du plan de paix de l’administration américaine connu sous le nom de « Deal du siècle », le tweet d’Abdel-Hamid al-Ghabin, analyste saoudien, a suscité beaucoup de réactions.
« L’État jordanien disparaîtra en prenant le nom de République arabe de Palestine », a écrit le vendredi 26 avril al-Ghabin sur sa page Twitter.
Il s’est présenté comme journaliste et directeur du Centre d’études politiques de Londres, disant être en outre une personnalité influente en Arabie saoudite.
Il a dit sur sa page qu’il ne savait pas quel sort serait réservé au roi de Jordanie et à la famille des Hachémites, mais qu’il était possible qu’on leur crée un petit pays.
« Jusqu’à récemment, je pensais que Qods-Ouest deviendrait la capitale d’Israël, mais après quelque temps, j’ai réalisé que tout Qods le deviendrait », a-t-il ajouté.
Par le passé, divers médias ont rapporté que la Jordanie protestait contre le Deal du siècle, car ce plan faisait fi du « droit au retour » des dizaines de milliers de déplacés palestiniens qui vivent dans ce pays et parce que, selon le plan du président américain Donald Trump, les réfugiés ne quitteraient pas la Jordanie, mais elle deviendrait leur « patrie de substitution ».
Un autre point qui retient l’attention dans ce tweet est l’image d’une inscription en hébreu qui dit : « Félicitations au peuple juif ! Le rêve s’est réalisé. »
Plusieurs internautes saoudiens et jordaniens ont vivement critiqué cet analyste saoudien. Il ne s’agit pas de la première fois qu’un analyste saoudien parle de la normalisation de relations ou du règlement de la question palestinienne de la manière souhaitée par le régime israélien.
Le chercheur saoudien Abdelhamid Hakim, directeur général du Centre d’études stratégiques et juridiques du Moyen-Orient, est d’avis que Qods est le « symbole religieux du judaïsme », tandis que La Mecque et Médine sont les symboles religieux de l’islam.
À cet égard, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a considéré dans un tweet posté en novembre 2017 l’opinion publique du monde arabe, mais non pas les dirigeants arabes, comme un obstacle important à la normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.
Le Deal du siècle est un plan proposé par l’administration américaine et le régime israélien et soutenu par l’Arabie saoudite, qui vise à mettre fin au conflit israélo-palestinien en prévision de la normalisation des relations arabo-israéliennes.
Ce plan et les négociations qu’il prévoit ignorent à jamais la crise des réfugiés palestiniens et leur droit au retour en leur imposant une « patrie de substitution » à l’extérieur de la Palestine.
Auparavant, la Jordanie avait déploré que son rôle de gestionnaire des lieux saints de Palestine soit très fortement dilué par ce plan et que l’Arabie saoudite soit en train de faire d’importantes concessions au nom des Palestiniens et du monde arabo-islamique en faveur du régime israélien.
Le 4 avril, le quotidien libanais Al-Akhbar a révélé de nouveaux détails du plan américain connu sous le nom du « Deal du siècle » contre la Palestine : « La Jordanie et l’Égypte recevront plus de 100 milliards de dollars en contrepartie de leur consentement. »
Après les protestations de l’Égypte et de la Jordanie contre les détails du Deal du siècle, dont certaines dispositions violent les lignes rouges du Caire et d’Amman des changements ont été apportés à certains paragraphes.