Les images des crimes contre l’humanité que commet Riyad et ses complices occidentaux contre les Yéménites ont fait le tour du monde tout comme l'enquête sur la révoltante complicité française dans cette guerre. Mme. Florence Parly a, à maintes reprises, affirmé que les bombes et les rafales français ne servaient pas la cause génocidaire de Mohammed ben Salmane mais les preuves sont là et les journalistes français les ont publiées. Que faire donc pour sauver la face française? Le renseignement du pays convoque les journalistes quitte à les faire taire !
« Intimidation », « atteinte à la liberté d'informer », de nombreux journalistes et observateurs ont réagi à la convocation par la DGSI de trois de leurs collègues ayant permis les révélations sur l'utilisation des armes françaises au Yémen.
En effet, suite à une plainte du ministère des Armées, trois journalistes qui ont permis les révélations sur l’utilisation des armes françaises au Yémen ont été convoqués à la Direction générale de la sécurité intérieure pour « compromission du secret de la défense nationale ». Il s'agit de Geoffrey Livolsi et de Mathias Destal, animateurs du site d'investigation, Disclose qui a démontré ainsi que de Benoît Collombat, journaliste de la cellule investigation de Radio France, associé aux révélations de Disclose.
Les rédactions de Disclose, ARTE Info, Mediapart ou encore Konbini ont immédiatement publié un communiqué commun le 24 avril pour s'élever contre cette « atteinte à la liberté de la presse ». Selon les auteurs du texte, cette convocation n'aurait d’autre objectif que de connaître les sources des journalistes mis en cause.
« À la question : "Les Français ont-ils le droit d’être informés sur l’usage qui est fait des armes vendues à des pays accusés de crimes de guerre ?", le gouvernement a donc choisi de répondre par la menace », peut-on notamment lire dans le communiqué.
Le texte rappelle que les documents confidentiels que Disclose et ses partenaires ont révélés présentaient un intérêt public majeur, « celui de porter à la connaissance des citoyens et de leurs représentants, ce que le gouvernement a voulu dissimuler. À savoir, des informations indispensables à la conduite d’un débat équilibré sur les contrats d’armement qui lient la France à des pays accusés de crimes de guerre.»
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a exprimé son soutien aux journalistes.
Edwy Plenel, le patron de Mediapart a dénoncé une « nouvelle attaque contre la liberté d’informer ».
« Le secret défense ne saurait servir de protection au commerce meurtrier des ventes d’armes françaises pour la sale guerre du Yémen dont les premières victimes sont civils », ajoute Edwy Plenel dans un autre tweet.
Olivier Tesquet, journaliste à Telerama, parle de son côté de « tentative d’intimidation qui vise à identifier leurs sources ». « Informer n’est pas un délit », conclut-il.
Cécile Coudriou, présidente d'Amnesty international France, a également exprimé son soutien total aux journalistes incriminés.
Publiées le 15 avril sur le site de Disclose et dans plusieurs médias français, les révélations sur l'emploi d'armes françaises dans la guerre au Yémen par la coalition menée par l'Arabie saoudite, se basent notamment sur la fuite d'un document portant la mention « Confidentiel Défense ». Ce document aurait été rédigé le 25 septembre 2018 par des officiers de la Direction du renseignement militaire, selon Disclose. Y figure notamment « la liste détaillée des armes françaises impliquées dans la guerre au Yémen » qui fait depuis 2015 des milliers de morts parmi les civils. Les Nations unies considèrent que la situation au Yémen constitue l'une des pires crises humanitaires actuelles sur la planète.
Avec RT