Le plan de création d’une « OTAN arabe » par les États-Unis, destiné à contrecarrer la « menace iranienne dans la région », est sérieusement compromis, surtout depuis le refus de l’Égypte d’adhérer à la coalition. Un spécialiste jordanien des affaires militaires, Faiz Dawiri, a estimé que « l’OTAN arabe est mort-née, tout comme la Ligue arabe », rapporte Fars News.
« L’invitation à adhérer à cette coalition vient des États-Unis. Ce n’est pas une initiative des Arabes. Les États-Unis ne pensent qu’à leurs propres intérêts. Par conséquent, leur vision ne correspond pas à la perspective nationale arabe. Les États-Unis parlent d’une OTAN arabe, pas d’une coalition dont ils feraient partie. Or, les pays comme l’Arabie saoudite, l’Égypte, la Jordanie et les EAU, qui sont censés jouer un rôle majeur, se retrouvent dans une situation difficile », a expliqué le spécialiste jordanien des affaires militaires Faiz Dawiri dans une interview avec le site Al-Araby al-Jadeed.
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Évoquant les problèmes internes de l’Égypte, en particulier sur le plan économique et les combats avec les groupes terroristes armés du Sinaï, il a indiqué que ce pays n’était pas en mesure de diriger la coalition, tandis que l’Arabie saoudite s’était enlisée dans la guerre au Yémen qui ne lui a rien apporté. La Jordanie souffre également d’une récession économique et est sérieusement préoccupée par la question palestinienne. Par conséquent, aucun de ces pays n’est en condition d’être à la tête d’une nouvelle coalition. Par ailleurs, les divergences de vues battent leur plein entre la Jordanie, l’Arabie saoudite et les Émirats, a-t-il fait savoir.
« Les hostilités envers Israël sont plus anciennes que celles envers l’Iran. Le régime sioniste est un occupant qui s’est imposé à la région depuis 70 ans », a ajouté Faiz Dawiri.
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L’Iran est une puissance régionale
Un autre spécialiste jordanien, le général retraité Jalal al-Abadi, a également estimé que « les discours appelant à mener des frappes contre l’Iran est avant tout une tentative de détourner l’attention du principal ennemi des pays arabes, c’est-à-dire Israël, qui représente une menace majeure pour nous, surtout à l’heure où le Deal du siècle est débattu ».
« Ce genre de plan vise à réduire la pression sur Israël. Notre problème vient d’Israël, pas de l’Iran, et nous n’avons pas besoin d’autre ennemi. L’objectif des USA est que nous menions une guerre par procuration contre l’Iran. Mais nous devons être clairs et ne pas entraîner nos nations dans un fossé. Soyons francs : l’Iran est un pays puissant et stratégique, il dispose d’une grande puissance militaire et produit ses propres armes », a-t-il affirmé.
Jalal al-Abadi a en outre souligné que l’OTAN arabe n’était pas en mesure de faire face à l’Iran, exhortant la Jordanie à ne pas y adhérer, car « la Jordanie n’a pas le pouvoir militaire et économique pour traiter avec l’Iran ».
Et de poursuivre : « Si l’Alliance stratégique pour le Moyen-Orient (MESA) ou l’OTAN arabe est également centrée sur le Yémen, il ne restera que l’Arabie saoudite et les EAU pour défendre leurs intérêts dans le sud de ce pauvre pays de la péninsule arabique. »
L’idée d’une « OTAN arabe » a été lancée officiellement pour la première fois par l’Arabie saoudite en 2017. La proposition a été accueillie par les États-Unis qui en ont fait, plus tard, l’un des piliers de leur plan pour contrer l’influence grandissante de l’Iran dans la région.
L’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Koweït, Bahreïn, le Qatar, Oman et la Jordanie sont membres de cette alliance.