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L'Armée de l'air turque étend ses patrouilles au ciel d'Alep

Des avions de chasse F-16 de l'armée de l'air turque. ©Al-Masdar News

Conjointement à la multiplication des assauts terroristes contre les positions de l'armée syrienne et ses alliés  dans la province stratégique d'Alep où les terroristes de Tahrir al-Cham ont mené des attaques, les avions de guerre turcs sont entrés dans l'espace aérien syrien. Que cherche la Turquie dans le nord? Selon les analystes politiques, l'idée de lancer des patrouilles conjointes avec la Russie sur fond de la polémique autour des S-400 que la Russie a livrés à Ankara au détriment de l'OTAN et des États-Unis semblent avoir procuré aux Turcs une marge de manœuvre qu'ils n'espéraient pas il y a encore quelques semaines. 

Plusieurs avions de combat turcs ont survolé la province d'Alep, dans l’après-midi du lundi 15 avril, alors que la situation dans le nord de la Syrie continue de se dégrader et que les terroristes qaidistes, bénéficiant de la complicité de l'armée turque, poursuivent leurs assauts contre l'armée syrienne quand ils ne prennent pas pour cible des zones d'habitation à coup de missiles et de roquettes. 

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Cité par le journal en ligne Al-Masdar News, une source militaire syrienne à Alep fait savoir que les avions de combat turcs ont survolé la zone démilitarisée du sud-ouest d’Alep et les zones contrôlées par les Unités de protection du peuple (YPG) dirigées par les Kurdes près de la frontière de Raqqa. Mais les appareils ont étendu aussitôt leur patrouille aux régions placées sous contrôle des forces syriennes. Un avion de combat turc a ainsi survolé la zone démilitarisée de la banlieue de Rashiddeen et les villes de Khan al-Assal et Khan Touman, a ajouté la source. 

Cette manœuvre intervient alors que les forces armées turques et russes avaient convenu de surveiller la sécurité de la zone démilitarisée du nord-ouest de la Syrie, à savoir la zone où les terroristes d'al-Nosra opèrent. L'accord ne prévoyait surtout pas une extension des patrouilles aériennes turques aux positions de l'armée syrienne. 

La Turquie, membre de l’OTAN, a intensifié ces vols depuis le début de l’année en cours et a informé l’armée russe de son intention de continuer à violer le droit international sous le feu vert des États-Unis. La Russie a pour l'heure décidé de ne pas réagir. N'empêche que les agressions de l’armée turque ont coïncidé cette fois-ci avec une deuxième attaque d’envergure des terroristes d'al-Nosra contre la ville d’Alep laquelle a eu lieu ces dernières 24 heures. La question qui se pose désormais est la suivante : Bénéficiant de la vague de la sympathie qu'a suscité en Russie sa polémique avec Washington autour des S-400, la Turquie est-elle sur le point d'étendre sa zone tampon- presque bien assise à Idlib et à Alep? Ou en d'autres termes, Ankara a-t-il trompé la Russie?  

En tout état de cause, le groupe Tahrir al-Cham a lourdement bombardé le district de Jumeliyah d'Alep avec des missiles Grad, causant de graves dommages aux bâtiments. Pour l’heure, aucune information n'a filtré sur le nombre total des victimes de cette attaque. En outre, Tahrir al-Cham a lancé dimanche une attaque similaire dans la banlieue nord d’Alep, faisant au moins 11 morts et une douzaine de blessés parmi les civils.

L’armée syrienne a lancé en riposte une série de missiles sol-sol en direction de la plaine d’Anadan et de la banlieue du nord-ouest d’Alep.

C'est sans doute en réaction à cette série d'attaques que la Russie a lancé dans la nuit de 14 à 15 avril une vague massive de frappes aériennes ciblant les positions des terroristes dans les campagnes Ouest et Sud d’Idlib. Selon les médias, plus d’une dizaine de frappes aériennes ont visé des djihadistes dans les villes de Basanqoul, Arbaeen, Urum Al Jouz et leurs environs.Des sources ont ajouté que plus de 4 avions de combat russes sont en train de mener les frappes aériennes qui sont toujours en cours. Cette escalade qui ne dit pas son nom intervient alors que l'Iran, la Russie et la Turquie s'apprête à se retrouver à Astana pour un nouveau round des pourparlers. 

La diplomatie a annoncé lundi que de nouveaux pays souhaiteraient rejoindre les pourparlers en avançant quelques noms comme la Chine, la Jordanie, l'Irak, le Liban ou encore l'Allemagne. Le ministre iranien des A.E est parti ce mardi à Damas pour des entretiens au sujet de ces pourparlers avant de se rendre en Turquie. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV