La décision américaine de blacklister le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) qui tombe à l’approche de la mise en application du second tour des sanctions anti-iraniennes contre les exportations pétrolières de Téhéran, constitue, selon le journal Rai al-Youm, un nouvel acte de provocation américano-israélien contre l'Iran.
Selon le journaliste arabe et éditorialiste du journal Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan, il s’agit plutôt d’une décision israélienne. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, l’a lui-même reconnu, lorsqu’il remerciait le président US d'avoir mis à exécution sa demande à l'encontre du CGRI, précise l’article.
Abdel Bari Atwan fait ensuite l'éloge de la réponse rapide et exprimée au plus haut niveau politique de Téhéran. Le Leader de la Révolution islamique, le président et le ministre des Affaires étrangères iraniens ont tous réagi, tandis que le Conseil suprême de la sécurité nationale iranien a annoncé que le CENTCOM, chargé des opérations militaires des États-Unis au Moyen-Orient, en Asie centrale et en Asie du Sud, figurait désormais sur la liste noire des groupes terroristes de l'Iran.
« La décision américaine n’aura aucune influence sur le CGRI, mais les forces américaines vont devoir payer cher cette décision de leur administration. Aussi bien au Liban qu’en Irak, en Syrie, au Pakistan et dans d’autres pays, les Américains devront craindre les menaces d'attaques des forces de la Résistance. »
Le journal évoque le président Rohani qui a « judicieusement » affirmé que les Américains, à la tête du terrorisme, ont abattu en 1988 un avion de ligne iranien au-dessus des eaux du golfe Persique.
La liste des crimes commis par l’armée américaine avant et après l’occupation de l’Irak est longue: « Ces crimes ont coûté la vie à deux millions de personnes », ajoute l’article.
M. Atwan fait aussi allusion à une interview télévisée du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane lors de laquelle il a avoué que c’était les États-Unis qui ont demandé à l’Arabie saoudite de propager le wahhabisme dans le monde. « Les États-Unis ont jusqu’ici soutenu plusieurs organisations extrémistes en Afghanistan et dans d’autres régions du monde », précise-t-il.
« Le président américain aurait oublié que plus de 5.500 militaires américains sont présents en Irak. Ils auraient également oublié que les déclarations du Leader de la Révolution islamique lors de sa rencontre avec le Premier ministre irakien sur l’impératif de faire sortir, dans les plus brefs délais, les forces américaines d’Irak, entraînerait l’expulsion des troupes US. Et il est peu probable que Donald Trump, devenu ainsi une marionnette dont Netanyahu tire les ficelles, ait pensé à de telles questions. »
Abdel Bari Atwan rappelle aussi que plus d’un millier de combattants des Unités de mobilisation populaire d’Irak (Hachd al-Chaabi) sont déployés aujourd’hui en Syrie, au Liban et dans d'autres pays islamiques.
« Et ces forces n’hésiteraient pas un seul instant à exécuter l’ordre de passer à l’acte contre les militaires américains », ajoute M. Atwan, estimant que même l’allusion à la présence américaine dans la Corne de l’Afrique n’est pas anodine. « Cela rappelle le crash d’un avion américain en 1993 au-dessus de la Somalie, un événement qui a été suivi par la débandade des forces US en l’espace de quelques jours. »
Selon lui, le couple Tump-Netanyahu conduira le monde vers des guerres qui coûteront la vie à des milliers d’innocents: « Mais cela ne signifie absolument pas qu’Israël restera à l’abri ; par contre, le régime israélien subira de lourds dégâts. Alors que Yahya Sinwar, chef du bureau politique du Hamas à Gaza, menace de frapper Ashdod, Ashkelon voire Tel-Aviv. On peut imaginer que la riposte du Hezbollah avec 150.000 missiles à sa disposition, et celle de la Force Qods du CGRI, avec le général Soleimani à sa tête et qui a adhéré à l’axe de la Résistance en Irak et en Syrie, seront dix fois plus lourde et foudroyante. »
« En incitant Donald Trump à prendre de telles décisions hostiles, le Premier ministre israélien joue avec le feu. Israël et ses alliés arabes s'exposent à de sérieuses menaces de représailles de la part de l'axe de la Résistance », conclut l’article.