Depuis l’annonce de la victoire sur Daech, la coalition internationale a fait parvenir à cinq reprises 100 camions d’armes aux paramilitaires kurdes soutenus par Washington à Deir ez-Zor.
Prétendant avoir pris le contrôle de la localité de Baghouz à Deir ez-Zor, les paramilitaires kurdes (FDS) soutenus par Washington avaient annoncé en grande pompe la victoire définitive sur le groupe terroriste Daech. Or, le processus d’importation d’armes et de munitions dans la région se poursuit par les USA. Pour bon nombre d'analystes, les États-Unis mobilisent toutes leurs forces à l'effet de "saper" ce qui est communément appelé "corridor Iran-Irak-Syrie". À cet égard, la présence des combattants de la Résistance irakienne qui se battent depuis 2011 aux côtés de l'armée syrienne contre les terroristes takfiristes est un défi d'autant plus grand que la présence militaire US en Irak est désormais largement contestée.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), vitrine médiatique des terroristes soutenus par l’Occident, rapporte que 100 camions transportant des équipements militaires et logistiques en provenance de la région du Kurdistan irakien sont entrés dans des zones contrôlées par les Forces démocratiques syriennes (FDS) à l’est de l'Euphrate.
Certains camions se sont rendus en direction de la région d’Ain al-Arab et sa banlieue tandis que d’autres se dirigeaient vers Tel Tamar et al-Chadadi à Hassaké dans le nord de la Syrie ainsi que Deir ez-Zor, a indiqué l'OSDH.
Il a aussi souligné que depuis l’annonce de la victoire sur Daech le 13 mars, la coalition internationale a fourni plus de 660 camions d’armes aux FDS dans l’est de la Syrie dont 60 et dix conteneurs de combustibles sont entrés dans les zones sous leur contrôle.
Les paramilitaires kurdes prétendent poursuivre la lutte contre les résidus de Daech alors que les médias rapportent par intermittence des accords secrets entre les FDS et Daech, et font état des opérations héliportées visant à évacuer les chefs daechistes à partir des régions placées sous contrôle des FDS ou encore de la libération par ces derniers des terroristes de Daech qui se trouvent en prison. Lors de la reprise du contrôle de la ville de Raqqa, les FDS ont évacué 4 000 daechistes et transféré à Deir ez-Zor pour les engager dans une lutte contre l’armée syrienne.
Nouveau contexte?
Parallèlement aux agissements US en Syrie, les forces américaines semblent aussi redoubler d'activité à Al-Anbar où ils détiennent leur principale base de campement. Tout ceci intervient alors que les États-Unis menacent de faire monter d'un cran les tensions et de passer directement à l'acte face à l'axe de la Résistance. " Les États-Unis cherchent à exacerber les tensions. Après s'être trouvé confronté à un gouvernement pro-Résistance, les Américains veulent provoquer un conflit peut-être en ouvrant d'abord un nouveau front contre les Hachd al-Chaabi, en étendant par la suite ce même conflit à la Syrie. Là, ils comptent sur Israël et son armée de l'air pour bombarder les Hachd ce qui leur permettrait de se racheter aux yeux des autorités irakiennes. Mais l'Iran et la Résistance ne sont qu'un des aspects de la question. Washington a déployé les missiles THAAD dans le sud d'Israël, missiles intégrés au bouclier antimissile US en Europe de l'est voire en mer de Chine. La Russie et la Chine sont aussi dans le jeu. Reste à savoir comment les États-Unis veulent gagner cette guerre généralisée. Aucune des guerres déclenchées par les USA au Moyen-Orient n'a été gagné. Au Yémen, ils ont échoué et au Venezuela, ils n'osent pas franchir le pas. Une première tirée contre la Résistance en Irak ou en Syrie, déclencherait une riposte immédiate", note Hadi Mohamamdi, expert des questions internationales.