L’ancien directeur des inspections nucléaires à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a fait savoir que le réacteur nucléaire de l’Arabie saoudite n’est que expérimental et n'a aucune importance stratégique. Depuis quelque temps les informations se succèdent sur le transfert de la technologie nucléaire par les États-Unis à l'Arabie saoudite, un transfert qui divisent aussi bien au Congrès qu'au sein de l'administration US. Il y a quelques jours le secrétaire d'État us a affirmé que son pays ne permettra jamais à l'Arabie saoudite d'avoir de quoi "menacer la sécurité israélienne". Dans ce contexte, certains analystes posent la question suivante : le projet nucléaire saoudien est-il réellement en mesure de doter le royaume de quoi entrer dans le club des puissances nucléaires ou s'agit-il surtout d'un énième plan destiné à soutirer au royaume davantage de pétrodollar en échange des "pacotilles"?
Alors que le site web de la chaîne américaine CNN a publié de nouvelles images sur la construction d’un réacteur nucléaire expérimental par la société nucléaire argentine INVAP, dans la cité industrielle du roi Abdulaziz pour la science et la technologie à Riyad, Robert Kelly, ancien directeur des inspections nucléaires à l’AIEA a indique qu'il faut au moins neuf mois pour que le réacteur soit opérationnel et un siècle pour l'enrichissement du plutonium.
« Il a la taille d’une corbeille à papier et n’a aucune importance stratégique », a lancé M. Kelly.
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Il rappelle en outre que Riyad traîne les pieds depuis 30 ans pour arriver à des accords significatifs en la matière. Le royaume des Wahhabites devrait se conformer aux règles internationales sinon l’Argentine ne lui fournira pas le combustible nucléaire, a-t-il affirmé à l'AFP.
Sans jamais cacher sa tendance à se doter de l’énergie nucléaire, Riyad prétend que son programme nucléaire sera utilisé pour produire de l’électricité au niveau national afin d’exporter davantage de pétrole.
Les déclarations de cette ancienne autorité de l’AIEA interviennent alors que les États-Unis ont confirmé le mois dernier la vente de leur technologie nucléaire et leur aide à l’Arabie saoudite. Et ce, en dépit des vives inquiétudes de leurs alliés de tous les temps, Tel-Aviv, qui a demandé à Washington de détruire tout le combustible nucléaire utilisé dans le réacteur saoudien de sorte que Riyad ne soit plus capable de le traiter à nouveau.
Se basant sur des images satellite, le journal britannique The Guardian a écrit il y a quelques jours que la construction du premier réacteur nucléaire saoudien serait bientôt terminée bien que Riyad ne soit pas encore prêt à accepter les clauses de l’AIEA relatives aux systèmes de vérification et de contrôle.