Dans ce numéro de Zoom Afrique :
L’actualité en Afrique :
– La Namibie envoie sa première cargaison de bœuf vers la Chine ;
– Angola : la Sonangol reçoit son premier navire de forage pétrolier ;
– La Guinée-Bissau lance un appel d’offres pour la création de centrales solaires pouvant produire 22 MW.
Les analyses de la rédaction :
Mali :
Avec tout le respect que nous devons aux victimes du terrible massacre anti-peul dans le centre du Mali, une information diffusée par RFI nous a intrigués... Selon RFI, les Peuls résidant a Paris ont manifesté contre la tuerie. Nous citons les paroles de l’un des manifestants avant de les commenter :
« Quand je vois mon peuple être massacré comme ça, je pense que c’est vraiment inadmissible. C’est juste pour dire au gouvernement malien qu’on en a vraiment ras le bol d’entendre à chaque fois qu’il y a des Peuls qui sont assassinés à gauche, à droite… Ce sont des massacres en fait... Si ça continue comme ça, c’est une marche vers le génocide. Les Dogons et les Peuls ont toujours existé. Même aujourd’hui, au moment du massacre, il y a des villages de Peuls qui cohabitent avec des villages de Dogons et qui s’en fichent royalement du conflit. Donc, ce n’est pas un problème de Dogons. C’est un problème politique. L’armée malienne a sous-traité la sécurité des Maliens qu’elle a remise aux Dogons. Ça, il faut que ça s’arrête ! C’est la raison pour laquelle nous voulons une chose très simple : dissoudre toutes les milices qui existent au Mali. Procéder, donc, à leur désarmement total, identifier toutes les personnes qui sont impliquées dans ces massacres, y compris la milice Dan Nan Ambassagou, même les autorités maliennes qui sont des complices, pour que toutes ces personnes-là soient attrapées, jugées convenablement, afin que justice soit faite. Nous n’avons pas dit que nous allons casser des choses, tuer des gens… Non ! La violence est l’arme des faibles. Mais à un moment donné, aussi, il faut savoir dire stop ! »
S’il est vrai que la douleur s’étend et se lit à travers ces propos, il est aussi évident que ce discours a quelque chose de manipulé. Car le meurtre des Peuls affecte tout le peuple malien et pas seulement « le peuple peul » comme le dit le manifestant. On rend hommage à ce Malien de reconnaître que les Peuls et les Dogons vivent et cohabitent depuis des siècles, mais on lui reproche de ne pas oser dire que c’est l’occupation française et les projets liés à cette occupation qui se trouvent à la source des violences des meurtres et des tueries. Mettant à profit ce terrible massacre, le chef de la diplomatie française a d’ailleurs menacé le Mali des pires sanctions s’il ne se soumettait pas au diktat de la France, qui a réclamé le désarmement de toutes les forces vives du pays. Le manifestant ne dit pas non plus avec quel culot M. Le Drian rend coupables les Maliens de ce massacre qui a attisé ce que la force d’occupation qualifie de conflit intercommunautaire. Quant au prétexte initial invoqué par la France pour justifier l’occupation militaire du Mali, les manifestants maliens à Paris auraient dû le dénoncer. Il y a quelques jours, le commandant mauritanien du G5 disait sur RFI : « Nos opérations anti-djihadistes doivent permettre de “gagner les cœurs et les esprits” en donnant confiance aux populations. » Confiance qui « constitue l’enjeu réel de la lutte contre les terroristes », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Quand nous aurons atteint cet objectif, je considère que nous aurons gagné la guerre. »
Eh bien, il est vrai que les Maliens résidant au Mali n’ont jamais cru à l’imposture de la guerre antiterroriste. Quant aux Maliens expatriés, il est peut-être temps qu’ils dénoncent eux aussi cette imposture...
Burundi :
Le Burundi est l’un des rares États au monde à défier les médias mainstream anglo-saxons pour leurs mensonges et leurs tentatives incessantes de semer le trouble.
Le Conseil national de communication (CNC) a décidé ce vendredi 29 mars de retirer l’autorisation d’exploitation à la radio anglaise BBC et de maintenir la radio américaine VOA sous sanctions de suspension « jusqu’à nouvel ordre ». C’était à la suite d’une assemblée plénière ordinaire tenue depuis le jeudi 28 mars à Bujumbura.
Le président du CNC, Nestor Bankumukunzi, accuse la BBC d’avoir récidivé. Alors qu’elle était sous sanctions, souligne-t-il, elle a diffusé « un documentaire mensonger, calomnieux et accablant » pour le Burundi.
Pour ce qui est de la radio VOA, le président du CNC fait savoir qu’elle n’a pas signé le cahier de charge comme prévu par la loi, depuis la suspension de ses émissions. En outre, ajoute-t-il, elle a gardé dans son personnel le journaliste Patrick Nduwimana, recherché par la justice burundaise.
Pour rappel, les deux stations avaient été suspendues pour 6 mois, le 7 mai 2018 pour « manquements à la loi régissant la presse au Burundi et à la déontologie professionnelle », notamment la non-vérification des sources et le déséquilibre de l’information.
Cependant, bien que leur accréditation ait alors été suspendue, leurs correspondants avaient continué à traiter des informations burundaises sans qu’elles soient diffusées au Burundi.
La décision de ce vendredi leur retire ce droit. Le CNC « interdit formellement à tout journaliste burundais ou de nationalité étrangère basé au Burundi de fournir directement ou indirectement des informations pouvant être diffusées à ces stations de radio ».
Cameroun/Russie :
Le président camerounais Paul Biya a été invité au sommet Russie-Afrique par son homologue russe, Vladimir Poutine. C’est la quintessence de l’audience que le chef de l’État a accordée le 27 mars à Yaoundé, à l’ambassadeur de la Fédération de Russie au Cameroun, Anatoly Bachkine. Luc Michel, géopoliticien, revient sur cette invitation et nous donne plus de détails. Écoutons-le.
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