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Zoom Afrique du 27 mars 2018

Le Cameroun chasse les soldats US !

Dans ce numéro de Zoom Afrique :

L’actualité en Afrique :

Niger : l’aéroport international de Zinder passe sous l’exploitation de l’ASECNA;

Moody's salue l'expansion du groupe français Société Générale en Afrique mais avertit contre des risques potentiels;

Vingt et une personnes arrêtées après avoir envahi et saccagé l’ambassade du Tchad à Paris.

Les analyses de la rédaction :

Cameroun:

Les États unis viennent-ils de subir leur première défaite sur le continent africain signé Cameroun, pays qui a résisté jusqu'ici à de multiples tentatives de déstabilisation venues du camp anglo-saxon? La crise anglophone persiste, mais force est de constater qu'elle n'a pas été à même de provoquer la grande guerre civile tant souhaitée et qui devrait déboucher sur l'implosion du Grand Cameroun. En fait, la rencontre entre Tibor Nagy, l'émissaire américain pour l'Afrique avec le président Biya a du bien faire comprendre aux Américains qu'ils ne se trouvent pas en pays conquis et qu'à vouloir trop singer les Français et les Britanniques, ils risqueraient d'y laisser des plumes. L'incident avec l'ambassadeur US au Cameroun empêché par la garde présidentielle camerounaise d'assister à la rencontre Biya-Nagy en apporte la meilleure preuve. Après avoir décidé en février d'interrompre leur aide militaire au Cameroun,  les USA retirent leurs soldats. Déployés à l'Extrême-Nord du Cameroun dans le cadre de la soi-disant  lutte contre Boko Haram, une centaine de militaires américains ont commencé leur rapatriement le 24 mars, ont annoncé des médias américains. Les médias main Stream disent :" D'après le  site internet américain, ClarksvilleNow.com, une cérémonie d'accueil pour ce contingent s'est déroulée le dimanche 24 mars 2019 à la base militaire de Fort Campbell. Ces soldats étaient déployés depuis octobre 2015 près de la base aérienne de Garoua, dans la région du nord du Cameroun. La centaine de soldats appartient au 1er Bataillon, 502e Régiment d’infanterie, 2e équipe de combat de brigade, 101e Division aéroportée de l’armée américaine".

En effet, le déploiement des forces US s’est fait dans le cadre d’une force opérationnelle baptisée « Talon ». Pendant 4 ans, cette force dite de « première frappe » a mené des missions sous prétexte de sécurité et de construction d’infrastructures de défense au Cameroun. À vrai dire cette force faisait partie du scénario dit "crise anglophone". 

Rappelons qu’en octobre 2015, l’ancien président américain, Barack Obama avait annoncé au Congrès qu’il avait décidé de déployer un peu plus de 200 soldats au Cameroun. Quelques mois plus tard, des images satellitaires avaient révélé des travaux d’agrandissement de la base aérienne 301 de Garoua, du fait de l’activité du contingent américain. En février 2019, Washington avait annoncé l'annulation de programmes d'aide militaire destinés au Cameroun, en invoquant de «graves violations des droits humains» commises par les forces de sécurité camerounaises. Dans la foulée, Washington avait exigé de Yaoundé qu'une enquête soit menée sur ces allégations, que les États-Unis jugent crédibles. Les autorités américaines veulent aussi que les auteurs des violations des droits de l'homme répondent de leurs actes. Tout ceci s'appelle de l'ingérence et l'État camerounais le rejette et résiste. Le retrait d'un premier contingent US de Cameroun est sans doute une grande victoire alors que le pays est aussi harcelé par des mouvements armés sur les frontières avec le Tchad voire la RCA. Il y a deux jours, le président Deby invitait "les frères camerounais à la sagesse et à l'unité. Au Tchad, il a dû lâcher du lest face au clan occidental mais quant au Cameroun, il a raison, les États-Unis, ayant déployé des centaines de militaires dans ce pays et construit des bases militaires à Garoua, avec des installations militaires à Douala, Maroua et Salak,..ils ne se retireraient pas sans avoir imaginé des voies alternatives ! Ceci dit le peuple camerounais qui vient de pousser dehors un premier contingent de yankees, saura bien venir à bout de tout complot. 

 

Mali/Sénégal:

À l'heure d’un grand branle-bas de combat au Sahel et alors que le Mali fait l'objet de toute sorte de tentatives de déstabilisation possibles et imaginables, à caractère ethnique, communautaire, religieux ...., un vaste projet se fait parler de lui : un méga projet ferroviaire qui voudrait lier le Mali à la Guinée, au Sénégal et à la Côte d'Ivoire. Lors d'une précédente émission, Zoom Afrique vous a parlé comment les puissances occidentales qui croient pouvoir faire du Sahel une bouchée de pain s'apprêtent à exporter leurs agents "jihadistes" au Benin, à la Côte d'ivoire, ... C'est ainsi qu'on ne peut pas ne pas être suspicieux quand le fonds de développement français ou la Banque Mondiale parlent d'un vaste réseau ferroviaire étendu sur plus de 4000 kilomètres reliant le Sahel à la Côte d’Ivoire. La Chambre des mines du Mali a lancé en février 2019 des études de préfaisabilité sur un projet de voies ferrées reliant Kidal (nord du Mali) à Conakry (Guinée), Dakar (Sénégal) et San Pedro (Côte d’Ivoire). Le futur réseau s’étendrait sur 4 740 km dont 3 240 au Mali, pour un coût estimé à plus de 14 milliards de dollars (12 milliards d’euros). La rentabilité économique serait basée sur l'acheminement des matières premières du nord du Mali vers les différents ports du golfe de Guinée. Le projet est encore essentiellement sur le papier mais des études ont été commandées début 2019 à un bureau spécialisé, le Cira (Conseil en ingénierie et en recherche appliquée). Le terme de désenclavement revient d'ailleurs sans cesse dans des informations relayées par RFI: « Depuis trois ans, nous travaillons à désenclaver notre pays qui regorge de matières premières comme l’aluminium, le fer ou l’uranium », assure Abdoulaye Pona, président de la Chambre des mines du Mali. « Ces voies ferrées permettraient d’exploiter de nouvelles mines et d’acheminer leur production vers les trois ports mais aussi de transporter des marchandises et des passagers à 120 km/h ». Rappelons que la convention porte sur quatre axes. Le premier irait de Koulikoro à Dakar et desservirait Bamako, Kayes et Diboli. Le second partirait de Bamako et descendrait vers le port de San Pedro, via Bougouni, Kadiolo, Odienné et Man. « Ce projet est déjà soutenu par l’Uemoa » (Union économique et monétaire ouest-africaine), rappelle Abdoulaye Pona. Le troisième relierait Bamako à Conakry via Bougouni et Kankan. Le quatrième irait de Bamako à Kidal, via Ségou, Djenné, Mopti, Tombouctou et Gao. Mais une ligne ferroviaire d'une si grande ampleur est-elle réellement destinée à servir les peuples de la région? C'est avec les richesses aurifères des Maliens que le déclic sera donné et on peut être sûr déjà que la Banque Mondiale et les autres institutions financières se feront grassement  rembourser pour le moindre centime dépensé... Quant à son volet pratique, cette voie ferrée a plutôt l'air d'un outil destiné à faciliter le transfert et le déplacement des troupes depuis le sahel vers la Côte d’Ivoire et vis et versa.

Le 14ème sommet de la Cemac:

Ndjamena a été l’hôte ce dimanche 24 mars du 14ème sommet ordinaire de la communauté économique des États de l’Afrique centrale. Un sommet qui a lieu six mois après le sommet extraordinaire de la communauté consacré à la situation économique.

 

Luc Michel, géopoliticien, évoque les enjeux de ce sommet. Écoutons-le.

 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV