L’Europe essaie de se montrer unie mais la réalité est qu’elle est divisée sur un large éventail de questions dont le sort de Bachar al-Assad et plus généralement l’avenir de la Syrie, a écrit Foreign Policy.
Alors que la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni veulent conserver leurs approches sévères concernant Assad, les pays de l’Europe de l’Est et du Sud, eux, ils expriment une position plus équilibrée.
Parmi les pays européens, l’Italie apporte le plus grand soutien au président Assad et souhaite une participation de l’Europe à la reconstruction de la Syrie. « Si nous voulons endiguer la nouvelle vague de migrants ou lutter contre Daech, nous devons interagir avec Damas pour «la transition politique en Syrie », a affirmé à Foreign Policy un diplomate italien.
La politique actuelle de l'Union européenne repose sur la résolution 2245 des Nations unies (adoptée en décembre 2015) qui met l'accent sur une "transition politique" en Syrie. La Russie, la Chine et d'autres pays y voient une réforme politique mais certains autres États qui sont en désaccord avec Damas, la considère comme constitutive de la fin du gouvernement syrien actuel.
Le diplomate italien a fait part du soutien de Rome à cette résolution tout en soulignant que l’Italie ne cherchait pas à réduire le pouvoir du gouvernement syrien actuel.
« Avec le temps, la position de l'Italie sera de plus en plus partagée par les autres. On est d’avis qu’avec le temps, la Pologne, l'Autriche et la Hongrie seront plus favorables à cette idée (réduire la pression sur Damas et participer au processus de la reconstruction) », a-t-il précisé
« Certains gouvernements européens reconnaissent maintenant des nouvelles réalités en Syrie et pensent que toute coopération avec le gouvernement de Damas constituera un progrès positif », a déclaré Julien Barnes-Dacey, directeur du Conseil européen des relations étrangères sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.
En août 2018, la Pologne a envoyé son vice-ministre des Affaires étrangères, Andrei Papiers, à Damas pour rencontrer les autorités syriennes. Au cours de cette visite, le représentant polonais a proposé que son pays participe à la construction d’habitations pour les familles des réfugiés syriens vivant au Liban ainsi que d'aider à ce que soient réunies les conditions de retour des réfugiés à Damas. Son homologue syrien, Fayçal Meqdad a qualifié la proposition du gouvernement polonais de « réaliste et rationnelle ».
Un diplomate d'Europe de l’Ouest a reconnu que tous les 28 États de l'UE savent qu'Assad est le vainqueur de la guerre. Cependant, l’Allemagne et la France rechignent à l’accepter publiquement.