Si le projet du 5e mandat de l’actuel président ne semble plus défendable en Algérie en raison des milliers de manifestants qui sont sortis pendant trois vendredis consécutifs, les grandes manœuvres ont commencé dans les coulisses pour préparer l’après-Bouteflika.
Les manifestations de rue en Algérie ont servi de prétexte à l’ingérence de certains pays dans les affaires internes algériennes.
Après les États-Unis, Israël et la France, c’est au tour des Émirats arabes unis de s’en mêler.
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a annoncé le 11 mars qu’il renonçait à être candidat à sa propre succession. Il s’agit d’une réponse à la contestation qui traverse l’Algérie depuis plusieurs semaines. Il a également affirmé que le scrutin, prévu le 18 avril, serait reporté.
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Dans ce contexte, les EAU tentent de convaincre l’Occident de désigner le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale et chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, comme remplaçant de Bouteflika.
Ahmed Gaïd Salah veut se placer à tout prix comme le chef d’orchestre de la période de transition qui doit se mettre en place dès l’annonce de l’abandon du 5e mandat, fait savoir le site Maghreb Intelligence.
Washington a également refusé d’étudier les « offres » et « feuilles de route » du clan du chef d’état-major de l’armée algérienne. Et pourtant, Gaïd Salah s’est déplacé à deux reprises aux Émirats pour transmettre des messages séduisants et rassurants aux Américains. Les intermédiaires émiratis ne sont pas parvenus à convaincre Washington de miser sur un nouveau « Sissi » en Afrique du Nord.
Par ailleurs, en marge des troubles en Algérie, de nombreux Soudanais, dont beaucoup de femmes, ont de nouveau manifesté jeudi dernier, dénonçant l’état d’urgence imposé par le président Omar el-Béchir, confronté depuis plus de deux mois à un vaste mouvement de contestation réclamant sa démission.
Les Émirats n’ont pas annoncé leur position officielle concernant le soulèvement en Algérie contre Abdelaziz Bouteflika, mais sur les réseaux sociaux, les activistes et les intellectuels ont soutenu le peuple algérien.