Les sanctions américaines contre le Venezuela et l’Iran causent des dommages croissants non seulement aux pays dans le viseur de la Maison-Blanche, mais à l’ensemble du marché pétrolier mondial, lit-on dans le journal italien Il Sole, le 8 mars.
En fait, la disponibilité de certains types de pétrole brut — ceux à plus forte teneur en soufre et à densité moyenne ou forte — a effectivement diminué et menace de continuer à diminuer dans les mois à venir, avec des répercussions probables sur les prix à la pompe. Le coût des fournitures, déjà en hausse, pourrait augmenter à nouveau, ce qui aurait pour effet d’exercer une pression sur les marges de raffinage.
La théorie selon laquelle le pétrole « produit aux États-Unis » viendra en aide aux consommateurs du monde entier relève en grande partie de la propagande de Washington : les caractéristiques du pétrole de schiste, qui représente les deux tiers de la production américaine, sont différentes de celles des bruts iranien et vénézuélien et il est impensable qu’il puisse les remplacer.
Les sanctions contre le pétrole de Caracas en particulier, qui visent à provoquer la chute du régime de Nicolas Maduro, auront des conséquences très lourdes et rapides. À la fin janvier, elles avaient déjà considérablement aggravé les conditions précaires de l’industrie pétrolière locale.
Les États-Unis étaient en fait la première destination du brut vénézuélien, ainsi que le premier fournisseur de naphta et d’autres diluants indispensables produits par la société d’État « Petróleos de Venezuela SA » (PDVSA).
Les exportations iraniennes d’hydrocarbures ont quant à elles presque diminué de moitié depuis le printemps dernier — tout en se maintenant à des niveaux plus élevés que prévu, et devraient encore diminuer après le 4 mai, si Washington ne renouvelle pas les soi-disant « dérogations », un bouclier temporaire contre les sanctions infligées à huit pays (dont l’Italie et les grands consommateurs asiatiques), précise le journal.
Toute tentative visant à contourner l’embargo risque même de déclencher une réaction militaire d’Israël : si Téhéran continue à « passer en contrebande » son pétrole, a menacé le Premier ministre Benjamin Netanyahu, « la marine aura un rôle plus important à jouer pour bloquer ces actions ».