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Syrie : Baghouz encore bombardée par des bombes au phosphore blanc

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La coalition pro-US a largué des bombes au phosphore blanc sur Baghouz dans le sud-est de la Syrie, le 8 mars 2019. ©Réseau Voltaire/illustration

La coalition pro-américaine en Syrie a largué des bombes au phosphore blanc sur les maisons des Syriens à Deir ez-Zor dans le sud-est de la Syrie, pour la 5e fois depuis une semaine. Pour les analystes qui suivent de près la situation sur le terrain dans ce petit réduit de quelque 10 kilomètres carrés de superficie, il est paradoxal de voir les États-Unis s’acharner de la sorte sur Baghouz. En effet, depuis des semaines des dizaines de chefs de guerre daechistes ont quitté Baghouz. Neuf d’entre eux ont d’ailleurs disparu le vendredi 8 mars sans laisser de trace, quelques heures avant que les avions de la coalition, britanniques visiblement, se livrent à des frappes au phosphore blanc. La localité a son importance, rien que par sa proximité avec Abou Kamal où se situent les positions des alliés de l’armée syrienne, c’est-à-dire la Résistance. Cela prend tout son sens quand on se rappelle la démarche de Londres de blacklister le Hezbollah. Les États-Unis sont-ils en train de former le fameux front de combat otanien contre l’armée syrienne et ses alliés ? 

La coalition internationale soi-disant anti-Daech a utilisé des bombes au phosphore blanc pour bombarder la localité d’al-Baghouz, dans le sud-est de la Syrie.

Lors des bombardements, plusieurs civils, pour la plupart des femmes et des enfants, ont été tués. Visiblement, les Américains cherchent à effacer leurs traces et à éliminer les preuves, affirment les médias syriens qui ont diffusé de nombreux reportages sur l’utilisation d’armes prohibées contre les civils par la coalition américaine. En vertu de la convention internationale de Genève, l’utilisation d’engins contenant du phosphore blanc contre les zones civiles est interdite tout comme les bombes au napalm, elles aussi utilisées à Baghouz. 

Le secret de la reconduction de la mission US en Syrie

L’acharnement dont fait preuve la coalition US contre Baghouz renvoie, selon certains analystes, à la volonté des États-Unis de justifier le maintien de leur présence en Syrie. Des promesses faites en décembre par le président US sur un retrait des troupes de Syrie, il ne reste presque plus rien. Les observateurs politiques expriment leur étonnement face à l’impuissance de la coalition multinationale dirigée par Washington à décimer les résidus de Daech dans une zone aussi réduite que Baghouz. « N’est-ce pas une manière de justifier la poursuite de la présence américaine à Deir ez-Zor ? », s’interrogent ces analystes. 

Dans le même cadre, le haut commandant américain au Moyen-Orient, Joseph Votel, a déclaré jeudi aux législateurs de la Chambre des représentants américains « qu’on ne lui avait pas ordonné de retirer la plupart des forces américaines de Syrie avant une date précise », leur disant que « les troupes partiraient si les conditions militaires dans la lutte contre Daech le permettaient ». Il a souligné la nécessité de « rester vigilant et de continuer à mener le combat contre cette organisation désormais largement dispersée et désagrégée ». Or cette « vigilance » consiste visiblement à multiplier des frappes contre des localités syriennes sous prétexte d’avoir à y détruite un Daech dont les éléments sont évacués par les Américains. 

Un officiel américain — qui a souhaité garder l’anonymat — a affirmé que le secrétaire américain à la Défense, Patrick Shanahan, avait traité d’une possible reconduction de la mission des troupes américaines et des autres armées européennes en Syrie sous prétexte de lutter contre les résidus de Daech en Syrie.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV