Bien qu'il ait répété que « toutes les options » étaient « sur la table », laissant toujours planer la menace militaire, l'émissaire américain pour la crise vénézuélienne Elliott Abrams a une nouvelle fois misé sur la carte des sanctions pour accroître la pression et c’est ainsi que des dizaines de Vénézuéliens de plus ont été privés du visa américain.
Alors que la plupart des pays du monde considère encore Nicolas Maduro comme le chef légitime du Venezuela, les États-Unis menacent de sanctionner « ceux qui s’opposent à un changement de gouvernement au Venezuela ».
Washington ne se limiterait pas à des sanctions économiques contre le gouvernement de Maduro mais également contre tous ceux qui ont choisi de le soutenir. « Sanctions secondaires, elles sont clairement une possibilité », a déclaré Elliott Abrams lors d’une conférence de presse mardi, avertissant qu’une décision de sanctionner les pays tiers « dépendra de la conduite du régime vénézuélien au fil du temps ».
Le Trésor américain a de son côté infligé des sanctions financières à six hauts responsables des services de sécurité, dont quatre généraux fidèles à Nicolas Maduro que Washington qualifie désormais d'« ancien président illégitime ».
Pour l’heure, 54 États ont cédé à la pression de Washington et ont reconnu Juan Guaido président par intérim.
Alors que les États-Unis prétendent que « l’élan est bon » pour impliquer davantage de pays, la majorité des pays et de la population mondiale ont rejeté les ambitions « impérialistes » de Washington, a déclaré Colin Cavell, professeur agrégé de sciences politiques au Bluefield State College. L’administration américaine « internationalise le conflit vénézuélien sur une base très dangereuse…, menace d’autres pays qui traitent avec le Venezuela, affirmant que si vous ne soutenez pas les sanctions [contre le gouvernement de Maduro], nous allons vous imposer des sanctions », a expliqué Cavell.
Dans un autre volet, John Bolton, conseiller à la sécurité nationale du président Donald Trump, a déclaré mardi que les États-Unis envisageraient de renforcer les sanctions contre la Corée du Nord si Pyongyang ne renonçait pas à son programme nucléaire.