Le département du Trésor américain a infligé le vendredi 1er mars des sanctions aux responsables militaires vénézuéliens, les accusant d'« obstruction aux livraisons d'aide humanitaire ». Les sanctions interviennent quelques jours à peine après la condamnation de quatre alliés du président Maduro. Après l'échec de la première étape du coup d'État contre l'État vénézuélien, l’opposition pro-occidentale, un peu à la manière de « l'opposition syrienne » a promis aux « soldats locaux et aux combattants de la Garde nationale 20.000 dollars [17.568 euros, NDLR] pour désertion. “Nous avons compté plus de 100 gardes, en fait, ils ne sont pas nombreux, qui ont traversé la frontière dans l'espoir des 20.000 dollars promis”, annonce le ministre vénézuélien de la Défense, Vladimir Padrino López, sur le site internet gouvernemental du Venezuela. La pression est désormais extrême sur l'armée vénézuélienne qui a fait échec à la double tentative de trafic d'armes US au Venezuela, et ce, sous couvert d'aides humanitaires.
Alors que l'administration Trump a critiqué le président vénézuélien d’avoir refusé l’entrée de soi-disant convois d'aide au Venezuela, le président Maduro a dénoncé une pseudo-aide humanitaire qui est un prélude à une invasion militaire.
Depuis qu’ils ont pris parti pour le chef de l’opposition et président autoproclamé par intérim, Juan Guaido, les États-Unis ont intensifié leur pression visant à renverser le président Maduro au pouvoir.
Le département du Trésor américain a sanctionné lundi quatre responsables auprès du gouvernement Maduro et, un mois plus tôt, a ciblé la société pétrolière vénézuélienne PDVSA. Les sanctions pétrolières ont bloqué tous les paiements aux comptes de PDVSA et ont entraîné une accumulation de pétrole excédentaire au Venezuela et une chute de 40 % des exportations.
Malgré les sanctions pétrolières imposées à l'économie vénézuélienne, les États-Unis ont tenté jeudi de faire adopter une résolution au Conseil de sécurité des Nations unies, accusant Maduro d'avoir provoqué un “effondrement économique” au Venezuela et demandant la fin du “régime". La Russie et la Chine ont opposé leurs vetos à cette résolution.
Les États-Unis et la Russie se sont affrontés vendredi pour savoir comment aider le Venezuela, Moscou ayant promis de fournir une nouvelle aide au président Nicolas Maduro. Washington applaudissant, lui, le blocage de l'aide américaine qu'elle tentait de faire passer à la frontière.
Mais le Venezuela saura-t-il tenir face à une action militaire ?
Selon des experts, l’invasion étrangère n’est possible que par le Brésil et la Colombie, deux États voisins du Venezuela. Théoriquement, il y a, au moins, trois axes d’invasion. Une invasion par des États sud-américains doit commencer donc par la conquête de la supériorité aérienne sur le Venezuela. Mais la plupart des objectifs politico-militaires du Venezuela sont hors de portée de l’aviation brésilienne, composée de F-5, A-4, AMX-1A, A-29 Tucano. Quant à la Colombie, elle a des avions Kfir, A-37 et A-29 Tucano qui n’ont aucune chance devant les systèmes anti-aériens Buk-M2, S-125, S-300 et les appareils vénézuéliens F-16 et Su-30. Il en va de même pour les avions brésiliens face à la défense anti-aérienne à moyenne et longue portée et face à l’aviation vénézuélienne. À cause de leur plafond bas, les avions à turbopropulseurs A-29 Tucano évoluent constamment dans la portée des 5 000 missiles anti-aériens portables vénézuéliens SA-24 (Igla-S). Les F-5, A-4, AMX-1A, Kfir et A-37 ne disposent pas d’armes à guidage de précision et attaquent à une altitude de 2 000 à 3 000 m, les rendant vulnérables aux mêmes missiles SA-24 portables (Igla- S), font remarquer les experts.
Une invasion terrestre à partir du Brésil, dont le président veut se rendre très prochainement en Israël, est la moins susceptible de réussir. Car avant d’entrer en contact avec les principales forces vénézuéliennes, l’armée brésilienne doit parcourir 500 km dans la jungle, là où les forces paramilitaires vénézuéliennes sauront les accueillir dûment, poursuivent les experts avant de souligner :" L’axe le plus probable pour l’offensive est la Colombie. Cependant, le relief ne favorise pas l’offensive colombienne, la direction de l’offensive s’arrêtant au lac Maracaibo. Il doit être contourné à l’est en suivant un corridor de 15 à 20 km, facilement défendable par l’armée vénézuélienne".