Le Premier ministre algérien met en garde contre un scénario syrien dans son pays secoué par une vague de manifestations contre un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika.
En commentant au Parlement les manifestations qui secouent actuellement l'Algérie contre un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a tiré la sonnette d’alarme ce jeudi 28 février sur la répétition d'un scénario comparable à la Syrie.
Devant l'Assemblée populaire nationale (APN), Ahmed Ouyahia a déclaré que les manifestations étaient initialement pacifiques en Syrie mais ont finalement débouché sur la violence et le massacre.
Il a affirmé qu’environ 400 observateurs étrangers issus de la Ligue arabe, l'Union africaine, l'Organisation de la Coopération Islamique (OCI), l'Union européenne et des Nations unies ont été appelés à surveiller les présidentielles du 18 avril prochain et à en assurer « la transparence ».
« Nous ne devons pas permettre que l'expérience des troubles survenus en Algérie dans les années 90 se répète », a-t-il averti. Et de poursuivre : « Notre peuple est libre d'élire un des candidats et le président sortant Abdelaziz Bouteflika en fait partie. »
Il a toutefois mis en garde contre « des manipulations » et l'instrumentalisation des manifestations, pointant des « milieux étrangers qui commencent à bouger, à commenter, à dire que le peuple algérien s'est réveillé ».
La décision annoncée le 10 février de Abdelaziz Bouteflika, 81 ans, de briguer un cinquième mandat lors de la présidentielle du 18 avril a déclenché une contestation dans ce pays de l’Afrique du Nord.
Au pouvoir depuis 1999, Abdelaziz Bouteflika s’est félicité d'avoir mis fin à une décennie de rébellion armée ayant rongé son pays dans les années 90.