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Le scénario saoudien de tensions militaires entre l’Inde et le Pakistan

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Des soldats pakistanais se tiennent près de l'épave d'un avion de combat indien dans le Cachemire contrôlé par le Pakistan. ©AFP

L’attentat-suicide dans le Cachemire sous contrôle indien qui a eu lieu le 14 février, ne peut certainement pas être considéré comme le début d’un conflit militaire entre l’Inde et le Pakistan, selon l’ancien diplomate iranien Fadahossein Maleki, qui y voit plutôt les traces d’une implication malveillante de l’Arabie saoudite.

Ancien ambassadeur d’Iran en Afghanistan, Fadahossein Maleki a déclaré à l’agence de presse iranienne IRNA que contrairement à l’avis de certains analystes qui pensent que la réaction musclée de l’armée de l’air indienne, le 26 février, à l’attentat du Cachemire déclencherait un grave conflit militaire entre les deux pays, les forces armées indiennes et pakistanaises feront preuve de retenue et ne permettront pas que les événements qui se sont produit les 14 et 26 février débouchent sur une guerre entre New Delhi et Islamabad.

« Ce qui me préoccupe dans cette affaire, c’est que les événements survenus dans les relations entre les deux grands pays du sous-continent indien se produisent juste après la tournée asiatique du prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane », a écrit M. Maleki.

Mais que s’est-il passé après la visite de MBS au Pakistan, en Inde et plusieurs autres pays de l’Asie ? « L’Inde mène une frappe aérienne contre le Pakistan; le président afghan annonce qu’il ne permettra pas au Pakistan et à l’Iran de contrôler le pouvoir politique en Afghanistan; la tension monte dans les relations entre la Chine et l’Inde... Tout porte à croire qu’il y a des puissances qui cherchent, dans les coulisses, à créer de nouveaux conflits en Asie du Sud après les crises longues et nombreuses de l’Asie de l’Ouest », affirme-t-il. 

Fadahossein Maleki souligne qu’après ses défaites stratégiques en Irak, au Liban, en Syrie et au Yémen, sans oublier le scandale de son implication dans le meurtre du journaliste dissident saoudien Jamal Khashoggi au Consulat d’Arabie saoudite à Istanbul, le prince héritier saoudien continue son aventurisme téméraire en Asie du Sud. « Cette fois-ci, MBS choisit l’Inde et le Pakistan, et dans une certaine mesure l’Afghanistan, comme nouvelles victimes de ses politiques régionales, en espérant que la tension en Asie porterait préjudice à la République islamique d’Iran », ajoute l’ancien diplomate.

Quel instrument le prince saoudien utilisera-t-il pour semer la discorde et des tension en Asie du Sud ? L’argent, encore et toujours.

L’analyste écrit: « Lors de sa visite au Pakistan, MBS a promis près de 20 milliards de dollars d’investissement dans ce pays. En Inde, ce chiffre a augmenté à 100 milliards de dollars. Selon les normes diplomatiques et économiques, les promesses d’investissement économique doivent toujours contribuer aux efforts visant à établir l’équilibre parmi les partenaires et à approfondir la stabilité régionale. Mais en ce qui concerne l’Inde et le Pakistan, le prince héritier saoudien n’a pas agi de cette manière. Son but est de créer plus de tension et de rivalité entre New Delhi et Islamabad. »

En Asie du Sud, comme ailleurs, la politique étrangère de la République islamique d’Iran œuvre pour le maintien de la paix et de la stabilité. Dans ce sens, Fadahossein Maleki estime que la diplomatie iranienne a le potentiel d’y intervenir en tant que médiateur entre l’Inde et le Pakistan pour déjouer à temps le nouveau complot de l’Arabie saoudite.

« Les deux pays ne pourront pas résoudre leurs différends en recourant à la force, d’autant plus qu’une rivalité profonde s’est installée depuis longtemps entre leurs armées et leurs services de renseignement », a-t-il ajouté.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV