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La visite en Iran d’Assad, une évolution stratégique « inédite »

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Khamenei, a reçu le président syrien, Bachar al-Assad, le 25 février 2019 à Téhéran. ©khamenei.ir

« Le président syrien, Bachar al-Assad se rend en personne à Téhéran pour féliciter le Leader de la Révolution islamique l’ayatollah Ali Khamenei, à l’occasion du 40e anniversaire de la Révolution islamique qu’il a décrite comme un exemple à suivre pour l’édification d’un État fort, capable de défendre les intérêts de son peuple et de protéger ce dernier. C’est un tournant stratégique », selon l’éditorialiste de Raï al-Youm, Abdel Bari Atwan.

Celui-ci y voit une étape qui témoigne d’un développement stratégique sans précédent pour les raisons suivantes :

« En effet, c’est la première fois que le président Assad quitte Damas pour une capitale autre que Moscou depuis le début de la guerre il y a huit ans. C’est le signe d’un état de confiance réciproque parfait combiné à un travail de renseignement hors pair et tout cela sur fond d’un redressement de la situation en Syrie. Mais au-delà, le fait que le président Assad ait choisi Téhéran comme première destination après la victoire sur Daech prouve la profondeur des relations stratégiques qui unissent les deux pays sur le front du combat commun qu’ils mènent contre le projet américain dans la région. C’est d’ailleurs ce qui ressort des propos du Leader de la Révolution islamique. »

La visite d’Assad envoie, également, un message aux États-Unis et à Israël pour leur dire que les forces iraniennes resteront, coûte que coûte, qu’ils le veuillent ou non. Cette rencontre ressemble en tout à une réunion de guerre et on croit savoir que Damas et Téhéran se concertent en vue de faire face aux menaces israélo-américaines. Il y a là l’impératif d’élaborer une stratégie commune dont les parties ont d’ailleurs été dévoilées ces derniers jours par les hauts commandants iraniens. Rappelons que le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité iranien, l’amiral Chamkhani, affirmait pas plus tard que samedi que « la stratégie militaire de la Résistance pour affronter Israël sera bien différente en 2019 » et que « la riposte à toute attaque israélienne impliquait non seulement l’Iran et le Hezbollah mais aussi les autres alliés de Damas ».

Chamkhani a évoqué une « puissance de dissuasion renforcée » qui vise à faire respecter par Israël « les lignes rouges » de l’axe de la Résistance, ajoutant que malgré les frappes israéliennes, l’Iran avait atteint 90 % de ses objectifs en Syrie. On ne peut pas ne pas penser non plus, en voyant Assad à Téhéran, aux révélations faites par le commandant en chef des forces aérospatiales du CGRI, le général Hajizadeh, sur la spectaculaire opération d’infiltration iranienne visant le CENTCOM américain. Une opération de piratage particulièrement sophistiquée qui aurait concerné une dizaine de drones américains en Syrie et en Irak et qui a sans doute aidé les instances militaires iraniennes à mettre la main sur des milliers de données concernant l’armée américaine et l’armée israélienne.

Et tout cela sur fond des manœuvres militaires maritimes d’envergure que mène l’Iran sur une vaste superficie allant du détroit d’Hormuz à l’océan Indien et impliquant des sous-marins qui tirent des missiles de croisière en immersion ou des missiles balistiques de 1 300 km dotés de têtes intelligentes.

Assad est-il arrivé à bord d’un avion ?

« Nous ne savons pas comment le président Assad s’est rendu à Téhéran, tout comme nous ne connaissons pas la composition de la délégation qui l’accompagnait, ni le trajet emprunté par l’avion qui l’a emmené, militaire ou civil, mais ce que nous savons, c’est qu’il est rentré à Damas sans accroc. Car les visites inopinées sont médiatisées, une fois qu’elles s’achèvent. On fera remarquer en passant que l’espace aérien syrien est rempli d’avions de guerre américains et otaniens, ainsi que de dizaines de satellites-espions, censés surveiller même le mouvement d’une petite fourmi au sol. Chapeau donc à ceux qui ont organisé cette visite qui précède de 48 heures celle de Netanyahu en Russie. Décidément, le Premier ministre israélien risque d’avoir beaucoup de choses à entendre à Moscou », a ajouté Atwan.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV