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En affichant son alliance avec Damas, Téhéran envoie un message à ses adversaires

Le commandant en chef de la force Qods, le général Qassem Soleimani. (Photo d'archives)

La visite du Président Assad en Iran contient de multiple messages : l'un d'entre eux s'adresse directement aux États-Unis d'Amérique. 

Les présidents Rohani et Assad en présence du commandant en chef de la force Qods, Qassem Soleimani, le 25 février 2019. ©Al-Alam

« La RII continuer d’être aux côtés de la Syrie dans la lutte contre le terrorisme et ne ménagera aucun effort sur cette voie», a affirmé le président iranien, Hassan Rohani, le lundi 25 février lors de sa rencontre avec son homologue syrien. Plus loin dans ses propos, le président iranien a évoqué le dossier des réfugiés : " Téhéran aidera Damas à rétablir la stabilité et à faciliter le retour des déplacés. Nous sommes même prêts à conseiller notre allié syrien en termes de politiques intérieurs, si la demande est faite », a expliqué Rohani.

Le chef de l'exécutif a ensuite rappelé le fondement même des relations qui unissent Damas et Téhéran « Les relations entre les deux nations sont basées sur la fraternité et et elles sont promises à la durée et ce, au regard du nombre d'affinités religieuses et culturelles que partagent Syriens et Iraniens". Plus loin dans ses propos, le président a évoqué le récent Sommet de Sotchi, tenu entre les dirigeants iranien, russe et turc où l'enjeu a été surtout le maintien de l’intégrité territoriale syrienne. "Toute présence étrangère autre que celle souhaitée par l'État syrien est illégitime, a souligné le Président Rohani qui a d'ailleurs qualifié de "succès" la récente visite en Syrie du vice-président iranien. 

Qu'a dit Assad ? 

« Je suis venu en Iran pour exprimer la reconnaissance du peuple et du gouvernement syriens pour le soutien fraternel que le Leader Khamenei, le peuple et le gouvernement iraniens nous ont apporté dans la lutte contre le terrorisme ainsi dans la préservation de la sécurité dans la région en général et en Syrie en particulier », a pour sa part déclaré le président syrien.

« Aujourd’hui, la Syrie jouit d’une stabilité et d’une sécurité encore plus renforcées que par le passé », a affirmé Bachar al-Assad, chef d’État syrien. Assad a indiqué être totalement favorable aux positions de la RII dans le cadre du processus d’Astana et du sommet de Sotchi, la Syrie et l'Iran poursuivant le même l'objectif qui est celui de ramener la sécurité et la paix en Syrie. Les coopérations irano-syriennes sont solides aussi bien sur la scène régionale qu’au niveau international. Le processus politique en Syrie doit préserver l’intégrité territoriale, l’indépendance et la souveraineté du pays et le peuple syrien seul, doit en décider », a souligné Bachar al-Assad en allusion à peine voilée à tout plan visant à remettre en cause l'intégrité territoriale syrienne. 

Le message? 

Pour de nombreux analystes, dont ceux d'Al-Monitor, la visite surprise du président Assad en Iran, vise à adresser un message "bien fort" aux États-Unis : " C'est le message que l'Iran adresse aux États-Unis alors que ces derniers font feu de tout bois pour pousser l'État syrien à pousser l'Iran vers la sortie. Ce message pourrait aussi concerner la Turquie qui multiplie les zigzags et qui se joue de l'intégrité territoriale syrienne, croyant pouvoir compter sur le soutien US. Lors de sa rencontre avec Assad, l'Ayatollah Khamenei a rejeté d'emblée le plan de la création d'une zone tampon (version turque) dans le nord de la Syrie et a dénoncé les agissements américains sur les frontières syriennes avec l'Irak.

" C'est une alliance qui s'affiche au grand jour et qui dit ceci : l'Iran n'abandonnera jamais la partie", souligne Al-Monitor. Cette semaine, les États-Unis sont revenus sur le retrait annoncé de leurs troupes de Syrie affirmant vouloir maintenir 400 forces sur la base qu'ils ont illégalement érigé à Al-Tanf. Selon le journal, la visite du président Assad en Iran est un prélude à ce qui pourrait être la grande confrontation entre le camp US/Israël/OTAN d'une part et l'axe de la Résistance de l'autre. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV