Imbu d’avoir remporté une manche à Varsovie, le régime de Tel-Aviv avait temporairement oublié ce que son président Rivlin qualifiait au mois de décembre de « danger existentiel ». Des centaines d’arrestations arbitraires de Palestiniens en Cisjordanie ou encore à Qods n’auront pas suffi : une nouvelle attaque anti-israélienne vient de se produire à Qods. Normalisation avec les régimes arabes ou pas, la question ne pourra se résoudre sur le dos d’un peuple qui lutte pour sa survie.
La chaîne d’information Sky News, basée à Londres, a fait état d’une opération à l’arme blanche dans la colonie de Gilo, à l’ouest de Qods-Est, et de la mort d’un colon israélien. L’information a été pourtant démentie quelques heures plus tard, par des médias israéliens, qui ont annoncé que l’homme est toujours en vie malgré des blessures graves.
L’agence de presse palestinienne Safa a ajouté que le colon, gravement touché à la poitrine, a été transféré à l’hôpital de Shaare Zedek. Selon la chaîne 12 du régime israélien, l’auteur de l’opération a réussi à fuir les lieux après avoir blessé le colon, mais la police et l’armée israéliennes se sont mobilisées pour le retrouver.
Les termes « Qods-Est » et « Qods-Ouest » sont apparus lorsque le régime israélien a occupé les quartiers occidentaux de la ville sainte de Qods pendant la guerre de 1948 (l’année de l’occupation de la Palestine), et fait de Qods-Ouest sa prétendue capitale. Quant aux autres parties de la ville, appelées désormais Qods-Est, elles restent sous contrôle de la Jordanie. Mais en 1967, Israël s’empare de Qods-Est et l’annexe. Au cours de la guerre des Six Jours entre plusieurs pays arabes et le régime israélien, Tel-Aviv occupe le reste de la ville sainte. Dans une déclaration d’indépendance de la Palestine, émise en 1988, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a déclaré que « Qods-Est est la capitale de l’État indépendant palestinien ».
Le Conseil de sécurité des Nations unies a également condamné le régime israélien dans sa résolution 478 et estimé que l’occupation de Qods-Est était illégale, tout en appelant tous les pays qui ont établi leur mission diplomatique à Qods à l’en retirer. Les Nations unies considèrent Qods-Est comme occupée par Israël et estiment que les ambassades ne doivent pas résider dans cette ville « en attendant que le statut de la ville soit réglé par des négociations entre les parties palestinienne et israélienne ».
Mais le régime de Tel-Aviv a jusqu’à présent ignoré cette question, défiant délibérément et manifestement l’ONU et la communauté internationale.
Le risque de voir la poudrière de la Cisjordanie exploser à la figure d’Israël n’est plus une simple crainte. Chaque jour qui passe, la situation devient plus délicate pour Israël dans une Cisjordanie qui emboîte le pas à Gaza dans la résistance à l’occupation. D’où les attaques quotidiennes de l’armée israélienne contre Ramallah et d’autres localités de Cisjordanie. Poursuivant leurs exactions à l’encontre des Palestiniens de Cisjordanie qui ont renoué avec la lutte armée, les forces du régime israélien viennent de lancer, samedi, une vaste offensive contre Ramallah, lors de laquelle elles ont pris d’assaut les habitations et enlevé un Palestinien alors qu’il priait dans la mosquée Jamal Abdel Naser.