Des experts de l’ONU dénoncent les mauvais traitements infligés aux Gilets jaunes en France, donnant ainsi une leçon de démocratie à Macron.
Un groupe d’experts des droits de l’homme de l’ONU vient d’annoncer dans un communiqué : « Le droit de manifester en France a été restreint de manière disproportionnée lors des manifestations récentes des Gilets jaunes et les autorités devraient repenser leurs politiques en matière de maintien de l’ordre pour garantir l’exercice des libertés. »
« Depuis le début du mouvement de contestation en novembre 2018, nous avons reçu des accusations graves d’usage excessif de la force. Plus de 1 700 personnes auraient été blessées à la suite des manifestations dans tout le pays », ajoute le communiqué.
Les experts dénoncent aussi le nombre élevé d’interpellations et de gardes à vue ainsi que celui des fouilles et des confiscations de matériel. Ils condamnent sévèrement les blessures graves causées par l’usage disproportionné des armes dites « non létales », à l’instar des grenades de désencerclement et des lanceurs de balles de défense ou flashballs.
« Garantir l’ordre public et la sécurité dans le cadre de mesures de gestion de foule ou d’encadrement des manifestations implique de respecter et de protéger les manifestants qui se rendent pacifiquement à une manifestation pour s’exprimer », expliquent les experts.
« Nous sommes conscients du fait que certaines manifestations sont devenues violentes et qu’elles ont entraîné des débordements, mais nous craignons que la réponse disproportionnée à ces excès puisse dissuader la population de continuer à exercer ses libertés fondamentales. Il est très inquiétant de constater qu’après des semaines de manifestations, les restrictions et tactiques de gestion des rassemblements et du recours à la force ne se sont pas améliorées », ont martelé les experts.
Ces derniers ont exprimé de vives inquiétudes quant à une proposition de loi censée prévenir les violences lors des manifestations et sanctionner leurs auteurs.
Pour les experts de l’ONU, l’interdiction administrative de manifester, les mesures de contrôle supplémentaires et l’imposition de lourdes sanctions constituent de sévères restrictions à la liberté de manifester. Une application arbitraire de ces dispositions est possible et serait constitutive de « dérives extrêmement graves ».
Enfin, le comité appelle Paris à revoir ses politiques et à relancer le dialogue pour apaiser les tensions existantes et « reconnaître le rôle important et légitime que les mouvements sociaux jouent dans la gouvernance ». Voilà une phrase qui devrait déplaire aux gouvernants français, qui se réclament d’un des États les plus respectueux de la voix du peuple et du lien social.