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Washington exige que Berlin augmente ses dépenses militaires

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les États-Unis demandent à Berlin d’augmenter son budget militaire en tant que membre de l’OTAN. ©AFP/archives

Poursuivant ses ingérences dans les affaires intérieures allemandes, l’ambassadeur américain à Berlin a critiqué « l’engagement pris par le gouvernement de dépenser 1,5 % du PIB dans la défense d’ici 2024 » prétendant que « ce n’est pas le moment d’affaiblir l’OTAN ».

« Le budget pour la défense, que l’Allemagne a promis d’augmenter à 1,5 % du PIB, n’est pas suffisant », a déclaré à Welt Um Zeitung ce dimanche 10 février Richard Grenell, ambassadeur américain à Berlin.

« Ce n’est pas une mesure des États-Unis qui doit être mise en application, mais des engagements auxquels l’Allemagne a souscrit dans le cadre de l’OTAN. Les États-Unis ne font que rappeler à l’Allemagne, leur grand allié, que ce n’est pas le moment d’affaiblir l’OTAN », a ajouté Grenell.

Les dépenses militaires sont l’une des questions controversées au sein de l’Alliance atlantique, ce qui a provoqué des tensions dans les relations entre Washington et Berlin depuis le début de l’administration Trump au début de 2017.

Trump a à plusieurs reprises accusé le gouvernement allemand de ne pas respecter ses engagements en matière de budget militaire.

Maintenant, l’ambassadeur américain, qui, selon la presse allemande, tient à entrer dans les bonnes grâces de Trump, a soulevé des critiques similaires contre le gouvernement allemand.

En 2014, les États membres de l’OTAN ont convenu de consacrer jusqu’en 2024, 2% de leur PIB aux dépenses militaires. Et le gouvernement allemand a promis de respecter ses engagements. Mais certaines personnalistes allemandes s’y sont opposées indiquant que d’autres facteurs, notamment l’aide humanitaire et les programmes de stabilisation dans les zones de guerre, devraient également être pris en compte.

Partageant le point de vue Trump, l’ambassadeur américain en Allemagne s’est exprimé en ces termes : « Je comprends parfaitement que le peuple allemand réclame plus de dépenses nationales que militaires, les contribuables américains veulent la même chose. Mais les contribuables américains paient le coût qu’occasionne la présence de 33 000 soldats américains en Allemagne. La discussion porte sur un choix entre les dépenses intérieures et les dépenses militaires aux États-Unis. »

Richard Grenell, ambassadeur des États-Unis à Berlin. (Photo d’archives)

Dans ce droit fil, l’administration américaine a averti ses alliés de l’OTAN que s’ils n’augmentaient pas leur budget militaire, elle « modérerait » ses engagements vis-à-vis de l’OTAN.

« Les États-Unis respectent pleinement leurs engagements vis-à-vis de l’OTAN. Trump a également affirmé qu’il envisage d’améliorer l’OTAN », a ajouté Grenell, avant de s’interroger : « Quel est le problème de demander des réformes auxquelles vous croyez ? »

Les critiques formulées par Grenell contre Berlin interviennent alors que selon les médias allemands, il est devenu persona non grata en s’ingérant ouvertement dans les affaires intérieures allemandes.

Les récentes lettres menaçantes envoyées par l’ambassadeur des États-Unis aux entreprises allemandes, exigeant qu’elles se retirent du projet du gazoduc Nord Stream 2, qui reliera la Russie à l’Allemagne via la mer Baltique, est une action inhabituelle qui pourrait aggraver les tensions entre Berlin et Washington.

Auparavant, Grenell avait déjà déclenché une controverse au début de sa mission à Berlin en mai 2018, en publiant un tweet interventionniste et demandant aux entreprises allemandes de cesser de travailler avec l’Iran.

Les ingérences de l’ambassadeur des États-Unis au sujet de la coopération d’entreprises allemandes avec l’Iran ont suscité une série de réactions négatives de certains responsables politiques allemands, notamment le président de la Conférence de Munich sur la sécurité, qui a déclaré : « Les Allemands ne reçoivent pas d’ordre de vous. »

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV